Masters 2018: logique ou folie de fin de saison ?
Le tournoi des Maîtres débute ce dimanche avec deux grands favoris mais aussi un potentiel pour surprendre.
- Publié le 10-11-2018 à 07h58
- Mis à jour le 10-11-2018 à 17h48
Le tournoi des Maîtres débute ce dimanche avec deux grands favoris mais aussi un potentiel pour surprendre. Novak Djokovic et Roger Federer peuvent-ils être privés de dessert ? C’est la seule question qui se pose avant le début de ces finales de l’ATP, puisque la place de n°1 mondial est jouée. Seul le titre va compter cette semaine à Londres, et l’ATP retient son souffle car si le Serbe et le Suisse venaient à se rater en poules, ça pourrait tourner à l’échec industriel. Pas de Rafael Nadal ni d’Andy Murray, ni de Juan Martin Del Potro, ni même de Stan Wawrinka : niveau star system, on est un peu dans le dur. Tous les regards sont donc portés sur l’homme quasi invincible de la deuxième partie de l’année et celui qui veut absolument finir sur un titre pour oublier un peu la désillusion de Wimbledon et de l’US Open.
Le Suisse a laissé une bien meilleure impression à Paris qu’à Shanghai mais il reste prudent. "Il n’y a que Novak en ce moment qui peut se dire que s’il joue aussi bien que ces derniers mois il a une bonne chance de gagner. Mais même pour lui ce n’est pas joué d’avance car on est en deux sets gagnants et en indoor donc ça peut vite s’envoler."
Le sextuple vainqueur de l’épreuve n’a pas soulevé le trophée depuis sept ans, alors il a vu un avantage dans le forfait de Nadal : "Je ne pouvais plus être dans le même groupe que Novak."
On voit mal Thiem et Nishikori lui poser des soucis, mais il devra se méfier de Kevin Anderson. Londres est le dernier objectif de Federer qui veut remettre des choses au point suite aux ratés de Wimbledon et l’US Open. Il est sans doute celui qui a la plus grande faim cette semaine.
Redevenu l’homme à battre et assuré du trône, le Serbe est lui déjà aux anges. "Juste à côté des tournois du Grand Chelem et du Masters, être n°1 mondial c’est probablement le défi ultime dans notre sport et le sommet d’une saison. Je suis très fier de cette performance après ce que j’ai traversé. Cela semblait improbable il y a encore quelques mois mais il y a toujours une part de moi convaincue de pouvoir revenir au sommet. Je n’ai jamais pensé que c’était impossible, juste que ça prendrait plus de temps que ce que j’aimerais. Et puis finalement j’ai eu ces cinq derniers mois parfaits."
Cinq mois qui ont laissé des traces à Bercy, de quoi donner espoir à Cilic, Zverev et Isner dans un groupe qui n’a pas été une bonne nouvelle pour le boss. Si le Djoker est un peu émoussé ou décompresse, il ne se sortira pas des lanceurs de milles.
Nole a sinon confié avoir reçu l’aide de Martina Navratilova pour sortir de sa mauvaise passe : "On a passé beaucoup de temps à parler quand j’ai pris un mur émotionnellement en 2016. Elle m’a fait comprendre qu’il fallait en passer par là pour être encore plus fort par la suite et trouver de nouvelles façons de se motiver."
Federer, maître de la réinvention, sait lui qu’il doit accepter de ne plus tout gagner. "Je devrais un peu plus me dire que je n’ai rien à perdre, car ce n’est pas à 37 ans que tu devrais être le favori honnêtement. Mais c’est parfois difficile de voir car tu veux bien faire, ne pas perdre tôt alors parfois tu joues pour ne pas perdre au lieu de jouer pour gagner." Ce duel à distance fait déjà saliver.
Hommes en double mission
Marin Cilic et Borna Coric sont à Londres tout en pensant à Lille
Pas facile de jouer le Masters en dur indoor quand on sait que la semaine suivante on jouera la finale de la Coupe Davis sur terre battue indoor ! Mais voilà pourtant bien la situation des Croates Marin Cilic et Borna Coric : le premier en tant que titulaire et le second en tant que deuxième remplaçant.
Cilic a décidé de ne voir que le côté positif de la chose : il a besoin de matches, de confiance alors autant être au milieu des Maîtres. "Je me sentais fatigué après l’US Open, j’ai eu du mal en Asie mais ça arrive. Je me suis donné le temps de m’entraîner pour bien finir. J’espère être prêt pour Lille et je pense que si je joue bien à Londres ça va m’aider. Et puis la terre battue indoor est rapide donc… En espérant que le court sera bon, car on ne l’aura pas avant le mercredi."
Certains pensaient que Coric n’irait pas, mais l’appel d’un premier Masters a été trop grand, tout comme l’attrait financier de l’opération. Jeudi, il était donc sur le central à taper avec Zverev. "Je ne sais pas quand je vais débuter sur terre battue. Et vendredi, mon meilleur ami se marie et j’aimerais y être si possible. Je ne serai pas à Lille avant dimanche c’est sûr. C’est un programme chargé, mais je ne vais pas me plaindre !", a souri le 12e mondial.
Il assure que la fatigue ne le rattrapera pas. "Je serai frais, je vais réussir à bien me préparer physiquement et j’ai déjà joué suffisamment de tennis. Et même si je suis fatigué, c’est un tel événement qu’on ne peut pas être fatigué."
La bonne dynamique de Londres face à la dure transition sur la terre battue, on saura vite qui aura le dernier mot.