Les sénatoriales, première déconvenue électorale pour Macron?
- Publié le 22-09-2017 à 08h50
- Mis à jour le 22-09-2017 à 08h57
Emmanuel Macron pourrait bien essuyer sa première déconvenue électorale dimanche lors du renouvellement de la moitié du Sénat français, ce qui ne l'empêcherait pas de gouverner mais pourrait compliquer l'adoption de certaines des réformes-clés qu'il a promises. Le vent d'euphorie des renversants succès électoraux est retombé au sein du parti présidentiel, La République en marche (LREM), alors que la cote de popularité du jeune chef de l'État centriste a fortement chuté cet été. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a reconnu ne pas s'attendre à un "raz-de-marée" lors des sénatoriales, contrairement à la vague de députés pro-Macron qui a déferlé sur l'Assemblée nationale à l'issue des élections législatives de juin.
Le parti de M. Macron, qui compte actuellement 29 sénateurs, affiche désormais un objectif modeste: consolider son implantation au sein de la Chambre haute, où près de la moitié des sièges seront renouvelés (171 sur 348). "Il faut déjà reconduire le groupe et on veut essayer d'aller plus loin", indique prudemment François Patriat, chef de file des macronistes au Sénat.
La nature même du scrutin, au suffrage indirect, n'est pas favorable au chef de l'État. Contrairement aux législatives, seuls ont droit de voter les parlementaires, maires, élus locaux... Or, "En Marche! s'est construit dans un rapport quasiment direct entre Emmanuel Macron et les Français.
En pratique, l'absence de majorité au Sénat n'empêchera pas Emmanuel Macron de gouverner. En France, la Chambre haute a le pouvoir de retarder l'adoption des projets de l'exécutif auxquels elle est hostile, mais le dernier mot revient aux députés. En revanche, le feu vert du Sénat est en théorie indispensable pour réviser la Constitution.