Standard - La Gantoise: un duel d’acheteurs compulsifs (INFOGRAPHIES)
- Publié le 16-12-2017 à 07h52
- Mis à jour le 16-12-2017 à 13h45
Ces dernières années, les deux clubs ont acheté plus de 40 joueurs ! Ce samedi, le Standard et La Gantoise s’affronteront lors d’un match capital pour les six premières places du général. Mais ces deux clubs sont déjà assurés de figurer parmi les six formations les plus actives sur le marché des transferts.
Depuis deux ans et demi, soit l’arrivée de Bruno Venanzi à la présidence, elles rythment avec beaucoup de régularité l’activité du mercato, avec des transferts à la pelle.
À ce niveau, les Liégeois sont les plus performants avec… 49 joueurs achetés durant les cinq dernières périodes ouvertes aux transactions.
1. Pourquoi autant de transferts en si peu de temps ?
Standard : L’été dernier, le Standard s’est quelque peu calmé avec seulement sept arrivées, soit son plus petit total depuis le changement de propriétaire. Ce n’est bien entendu pas un hasard car il s’agissait du premier mercato uniquement géré par Olivier Renard et Bruno Venanzi. Précédemment, le directeur sportif et Daniel Van Buyten ne travaillaient pas main dans la main et, parfois, plusieurs joueurs arrivaient pour occuper les mêmes positions.
L’ancien défenseur des Diables Rouges avait ses propres réseaux, qui menaient notamment à Monaco et l’Olympiacos via Christophe Henrotay, alors qu’Olivier Renard suivait davantage de plus petites compétitions (ancien bloc de l’Est, notamment) en regardant de nombreux matches.
Le club liégeois a également été obligé de reconstruire tout un noyau après le passage destructeur de Roland Duchâtelet, qui a alourdi la masse salariale avec un nombre incalculable de joueurs sous contrat.
La Gantoise : Le club a souvent transféré des joueurs pour remplacer ses pions indispensables. La quête d’un remplaçant valable à Sven Kums a été le principal souci des dirigeants, qui ont tout essayé (valeur sûre en Belgique, jeune étranger prometteur ou star étrangère) sans pour autant trouver une pépite. Le raisonnement est identique en ce qui concerne les postes de gardien (jusqu’à l’arrivée de Kalinic) et défenseur central (Gigot semble enfin solutionner ce problème).
Gand a été également confronté à un problème qui touche les champions : comment gérer la fuite de ses talents ? Genk a eu beaucoup de mal à bien dépenser l’argent venu des transferts de Kevin De Bruyne et Thibaut Courtois, notamment, tout comme Anderlecht n’a pas aisément remplacé Aleksandar Mitrovic. Le fabuleux parcours gantois en Ligue des Champions a obligé les dirigeants à vendre leurs meilleurs éléments, ce qui a créé des trous pas faciles à combler.
2. Pourquoi autant de transferts manqués ?
Standard : Le club a souvent essayé de relancer des éléments qui étaient sur une voie de garage dans leur club (Elderson, Mallmann Yattara,…) alors qu’ils étaient en manque total de temps de jeu et de confiance. Certains revenaient de blessure (Valdés, par exemple) et avaient perdu leurs sensations, d’autres étaient tout simplement trop limités pour réussir au plus haut niveau. Pour l’anecdote, le transfert de Mohamed Yattara au Standard avait pratiquement provoqué un fou rire sur une chaîne de télévision locale, les consultants se demandant comment un club de D1 avait pu l’acheter.
La direction s’est également trompée dans ses profils, en recrutant des éléments pas taillés pour la Belgique, comme Gabriel Boschilia qui prenait peur au moindre tacle adverse. Une erreur de casting, comme Danilo qui n’a jamais été utilisé à sa bonne position.
La Gantoise : Les dirigeants aiment recruter des inconnus pour les revendre au prix fort. Une politique à la mode mais qui comporte des risques. Le club a recruté de nombreux joueurs venus des championnats scandinaves et d’Europe de l’Est, en espérant flairer le bon coup. Malheureusement, cela n’a pas souvent porté ses fruits. Et lorsqu’il a ouvert son portefeuille, cela a rarement été payant, comme en attestent les passages d’Erik Johansson, censé porter la défense, et Franko Andrijasevic, supposé devenir le leader offensif de l’équipe.
3. Les entraîneurs sont-ils responsables de cette situation ?
Standard : Le raisonnement a tout le temps été le même : l’entraîneur donne le profil dont il a besoin mais la direction choisit le joueur. Cela a déjà connu quelques ratés, notamment lorsque Aleksandar Jankovic attendait un milieu défensif lors du dernier mercato hivernal, sans jamais être servi. Cet été, Ricardo Sa Pinto aurait apprécié recevoir un numéro huit supplémentaire, à un point tel qu’il a donné l’un ou l’autre profil, en vain.
La Gantoise : Hein Vanhaezebrouck, lorsqu’il était encore en place, s’est souvent plaint de la cellule de scouting, qui n’était pas suffisamment à l’écoute de ses réclamations, selon lui. Il a donc vu débarquer des joueurs dont il n’avait pas vraiment besoin et il ne s’est pas gêné pour ne jamais les aligner. Certains ont donc paraphé un contrat puis sont partis sans avoir disputé la moindre seconde de jeu. Une sacrée perte d’argent !