"Le jeu": du théâtre à l'écran, avec un Stéphane De Groodt délicieux (qui sauve un peu le film)

F. Ds.
"Le jeu": du théâtre à l'écran, avec un Stéphane De Groodt délicieux (qui sauve un peu le film)

Les convives accueillent fraîchement la proposition après le fromage mais refuser serait avouer qu’on a quelque chose à cacher. Et nos sept invités, des amis d’enfance, de dégainer et poser les smartphones sur la table. Quand il sonne, tout le monde regarde ou tout le monde écoute.

Déjà, certains étaient venus à reculons à ce dîner, échaudés par les talents culinaires du maître de maison. Mais là, ils regrettent de ne pas s’être creusés pour trouver une bonne excuse.

Voila un pitch de premier choix qui aurait mérité un traitement moins paresseux. Car, on est au théâtre ce soir. C’est moins une question d’unité de lieu - les grands metteurs en scène sont capables de le faire oublier - qu’une question de développement de l’idée sur le modèle du théâtre de boulevard du siècle dernier avec l’amant, la maîtresse, le placard, un coming out, le tout servi avec de la morale bourgeoise.

Comme au théâtre, si le texte n’est pas top, on peut toujours passer du bon temps avec les comédiens. Stéphane De Groodt n’est peut-être pas un grand cuisinier, mais il est délicieux de bout en bout. Il domine avec décontraction une distribution où Gadebois est, comme toujours, excellent. Plutôt rare en comédie, Roschdy Zem a tendance à appuyer ses effets. Evidemment, si on le compare à Vincent Elbaz, il est d’une extrême subtilité. Bérénice Bejo gâche un peu son talent avec un rôle tout plat. Suzanne Clément n’est pas gâtée non plus.

Abonné aux thrillers, Fred Cavayé change de genre et fait le job. Un peu ringard.

De Fred Cavayé. Scénario : Fred Cavayé d’après Paolo Genovese. Avec Bérénice Bejo, Stéphane De Groodt, Suzanne Clément… 1h30.

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