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Manoir à partager près du Cinquantenaire

Acteur important dans le domaine de la cohabitation, Colive vit des heures d’intense activité. Et parfois, les biens proposés aux locataires de courte durée sont exceptionnels.

Responsable du «Soir Immo» Temps de lecture: 5 min

Le co-living a le vent en poupe, ça, tout le monde le sait aujourd’hui, mais il offre parfois à ses « co-livers » des bâtisses exceptionnelles. Le nº28 de l’avenue de Tervueren, dans la commune d’Etterbeek, fait partie de celles-là.

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Proposant un rez-de-chaussée accessible via un escalier d’une dizaine de marches ainsi que deux étages, cette adresse bruxelloise exclusive dispose également d’un jardin qui vaut à lui seul le détour. Une trentaine de mètres de profondeur sur environ huit mètres de large, à deux pas du Cinquantenaire, voilà qui n’est pas commun surtout si le jardin propose un étang et qu’il est dans un excellent état d’entretien.

Datant de 1924 (les premiers plans remontent en tout cas à cette date-là), la maison fait penser à ces vieux manoirs que l’on découvre en parcourant la campagne anglaise. Les propriétaires ayant dû se transférer à New York pour raisons professionnelles, elle vient de tomber dans l’escarcelle de Colive, un acteur du co-living qui possède déjà 14 maisons en portefeuille et 134 locataires de courte et de moyenne durée.

Le but de Colive, qui loue l’endroit en attendant de voir s’il sera mis en vente un jour : l’aménager en 12 chambres et en tirer un loyer mensuel de 800 euros chacune. « Cette somme comprend tout, le loyer, le mazout, l’eau, l’électricité, une femme de ménage une fois par semaine, l’abonnement à la télévision et au wifi et même un service de conciergerie, explique Nils Bokanowski, l’un des fondateurs de Colive. Dans les caves, nous avons prévu d’aménager une salle de sport, un coin lecture ainsi qu’une salle de cinéma. L’ouverture est programmée pour le 4 octobre. »

Pas plus que Laurent Rabinowitch, l’autre cofondateur de Colive, Nils Bokanowski, ne s’est encore mis en quête de locataires. Mais il n’a aucun doute : les 12 chambres seront louées en un claquement de doigts. « Chercher des locataires intéressés par le partage d’une habitation commune est devenu aujourd’hui très facile, explique-t-il. Au départ, il y avait uniquement les réseaux sociaux. À présent, on peut faire passer nos annonces par d’autres canaux, comme notre site internet, les smartphones ou via les nombreux sites existants sur la colocation. Vu l’emplacement de la maison, elle devrait intéresser au premier chef des employés des Institutions européennes. »

D’un âge entre 22 et 31 ans, ces locataires qui s’engagent pour un minimum de trois mois viennent essentiellement de l’étranger. « Partager un logement n’est pas encore complètement entré dans les mœurs en Belgique mais, à l’étranger, c’est devenu très courant, argumente notre interlocuteur. Il s’agit presque à chaque fois de jeunes qui vivent leur première expérience professionnelle en dehors de leur pays pour des périodes variables mais souvent courtes. Il nous est arrivé d’avoir des demandes émanant de couples, mais les chambres sont destinées à des personnes seules. »

Dans ce manoir d’une autre époque, les locataires bénéficieront de grands espaces communs, lesquels profitent de la lumière naturelle grâce à de larges baies vitrées qui donnent sur une des artères les plus prestigieuses de la capitale. Les terrasses sur la façade avant offrent une vue (en biais) sur le Cinquantenaire. La rue des Tongres et ses petits commerces sont à deux minutes à pied.

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À l’intérieur, les carrelages et les parquets qui grincent comme pour mieux avouer leur (grand) âge sont d’une autre époque. Les hauts plafonds permettront aux pensionnaires de ne pas se sentir à l’étroit, ce qui serait tout de même un comble vu que la maison fait un peu plus de… 650 m2 habitables.

Dans le co-living, on ne partage pas sa chambre (même si ça doit sûrement arriver de temps à autre…) mais bien la salle de bains, la cuisine, le salon et la salle à manger. Prendre les repas ensemble n’est pas une obligation mais ça aide à se faire des amis et à lutter ainsi contre le déracinement.

Sur les 14 biens qu’elle propose sur sa plateforme, Colive en possède 6 en propre. Elle loue les huit autres et dit lorgner Gand et Anvers pour s’étendre encore davantage. « Nous proposons également deux autres business-modèles, précise le fondateur de Colive. Le premier concerne la réaffectation de bureaux vides en espaces de co-living. Nous sommes d’ailleurs sur un projet de ce type au goulet Louise. Si vous prenez la rue de la Loi le soir, elle est vide. Notre formule d’hébergement peut apporter de la vie en même temps que des personnes qui ont un certain pouvoir d’achat dans beaucoup d’endroits de la capitale. »

L’autre business-modèle a trait à un partenariat qui vient tout juste d’être signé avec Besixred. Désireuse de s’adapter aux changements qui régissent désormais notre manière de nous loger, la branche immobilière du constructeur Besix veut profiter de l’expertise et de la fraîcheur d’esprit de Colive pour expérimenter les nouveaux marchés immobiliers. De son côté, Colive et ses collaborateurs s’appuieront sur Besixred pour mettre un pied dans le domaine des constructions neuves, à Bruxelles et ailleurs.

Anarchique à ses débuts, le co-living est aujourd’hui régi par des règles plus strictes. Mais elles n’inquiètent pas Nils Bokanowski. « Quand j’ai lancé la formule en 2014, il y avait un vide juridique en la matière, conclut-il. Aujourd’hui, nous devons faire signer à nos locataires un pacte de colocation. Mais celui-ci sert davantage à régir la vie en communauté qu’à réellement restreindre notre champ d’activité. Le co-living témoigne d’un changement d’époque. Aujourd’hui, on ne travaille plus 40 ans dans la même boîte. Les gens bougent et veulent vivre des expériences. Je suis convaincu que le co-living n’en est qu’à ses débuts et qu’il va s’internationaliser. Il y a encore beaucoup de choses à faire et à créer dans le domaine. À nous de travailler pour… »

 

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1 Commentaire

  • Posté par Frédéric DE RUDDER, mardi 9 octobre 2018, 12:06

    Bref, il s'agit de colocation et de kots à service. Chouette initiative, il manque de kots haut de gamme à Bruxelles, et ça permet de faire vivre le patrimoine. C'est juste dommage que croire qu'en anglicisant tous les noms de société et en remplaçant les expressions belges par des termes américains on ferra mieux.

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