Les secrets du licenciement de Monami
Ce sont bel et bien les joueuses qui ont réclamé la tête de la capitaine de l’équipe de Fed Cup
- Publié le 20-03-2018 à 14h29
- Mis à jour le 21-03-2018 à 10h48
Ce sont bel et bien les joueuses qui ont réclamé la tête de la capitaine de l’équipe de Fed Cup
Les langues commencent à se délier au sein de l’équipe belge de Fed Cup au sujet de l’éviction-surprise de la capitaine Dominique Monami. D’après plusieurs sources, il apparaît clairement que ce sont les joueuses, elles-même, qui ont ourdi un véritable coup d’état pour pousser dehors l’ancienne championne. Au point de lancer un ultimatum pour la suite de la compétition : “C’est elle ou nous!” Comment en est-on arrivé là? La saison passée, le courant passait plutôt bien entre la capitaine verviétoise et ses troupes. L’équipe belge surfait, il est vrai, sur une vague gagnante. La situation était visiblement très différente dans les coulisses du quart de finale de février face à la France où la tension dépassait largement le cadre des cordes des raquettes. Il y avait tant d’électricité dans l’air que le court-circuit était inévitable.
De source proche de certaines joueuses, on évoque notamment “une mauvaise communication, des méthodes d’entraînement éloignées des réalités du tennis moderne, un manque d’auto rité ou de compétence”. Un peu comme si, dans sa tour d’ivoire, Dominique Monami avait perdu le contrôle de ses troupes. Et puis, certains choix tactiques sont, semble-t-il, mal passés avec, en toile de fond, une défaite inattendue face à un adversaire déforcé qui n’alignait que trois joueuses. La pitoyable défaite du double - avec une Kirsten Flipkens inexistante - a scellé l’état de crise. A leur retour en Belgique, les joueuses auraient donc réclamé - et obtenu - le C4 de la capitaine. On le sait d’expérience : dans les sports d’équipe, il est toujours plus facile de couper la tête d’un entraîneur plutôt que de guillotiner toute une équipe. Le sort de bouc-émissaire de Monami était, de facto, entériné devant notaire!
Il est évidemment très délicat de décrypter, à ce stade, cet improbable scénario. D’autant que, pour l’heure, la capitaine destituée - visiblement très surprise et déçue du cours des choses - se mure dans un mutisme attentiste. Il est clair que Dominique Monami (qui a arrêté sa carrière professionnelle en 2000) a longtemps été éloignée des courts, privilégiant une carrière de femme d’affaires, de préparatrice mentale pour les entreprises, d’organisatrice de tournois. Mais elle avait, théoriquement, un bon profil pour le poste. Et puis pourquoi un schisme si brutal, un tel putsch? Bizarre, vous avez dit bizarre.
Le temps apportera sans doute des réponses. Fût-elle parfaite bilingue, Monami a une étiquette francophone. Avec des joueuses majoritairement néerlandophones, la mayonnaise n’a peut-être pas pris. Ceci dit, les vestiaires du Vendéspace de Muilleron le captif cachent encore sûrement quelques secrets bien gardés. Suite au prochain numéro.