Maxime Prévot (CDH): «Vouloir une taxation modérée sur le travail, ce n’est pas vouloir gouverner avec la N-VA!»

Faire ou ne pas faire alliance avec la N-VA ? Comme durant la campagne 2014, la question revient inlassablement. Certains politiques s’en plaignent. Mais il leur arrive d’angler eux-mêmes le débat sur cette même question.

Prenez l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » sur RTL Info ce 19 mai, consacrée à l’opposition nord-sud en Belgique. L’un des points en discussion : l’impôt sur la fortune, thème qui déchaîne souvent les passions. Si Kristof Calvo (Groen), Paul Magnette (PS) et Raoul Hedebouw (PTB) s’accordent sur la nécessité de mettre en place une taxation sur les grandes fortunes, chaque parti a sa propre méthode en tête. A l’opposé, Koen Geens (CD&V) et Cieltje Van Acheter (N-VA) ne sont pas du même avis.

À lire aussi Jeu de l’oie: comment on forme (et déforme) des gouvernements après les élections

Qu’en est-il du CDH ? Carlo Di Antonio semblait trouver des arguments de chaque côté : un impôt sur la fortune oui, mais à l’échelle européenne. Il a notamment critiqué les positions du PS sur la globalisation des revenus et sur l’immobilier, propositions qu’il juge floues. « Il faut quand même considérer que la taxation dans notre pays est importante, d’autant qu’on redouble de créativités ici pour inventer des taxes nouvelles. Essayons aussi de travailler à une modération de ces taxes », a déclaré Di Antonio.

Il n’en faut pas plus pour que Kristof Calvo voie dans cette réponse du CDH la preuve que le parti humaniste « se prépare à un gouvernement avec la N-VA ».

Le sang du président du CDH n’a fait qu’un tour : « La famille écologiste s’est plainte d’être victime de fake news, réagit Maxime Prévot. Qu’elle ne rentre donc pas elle-même dans ce processus navrant ! Vouloir une taxation modérée sur le travail, c’est être à l’écoute des gens pour qu’ils soient moins pris à la gorge par des taxes de tous types, ce n’est pas se préparer à gouverner avec la N-VA ! Évitons les raccourcis et élevons le débat ! »

Et pour se faire bien comprendre dans cette dernière semaine décisive de campagne, le président orange remet les points sur les « i » : « Je le redis : nous n’avons aucune envie de bosser avec la N-VA, que ce soit clair ! Ma seule envie est de consacrer toute mon énergie et tout le temps qu’il faudra, après le 26 mais, pour arriver à former un gouvernement sans la N-VA. »

Kristof Calvo, lui, avait conclu lors de l’émission dominicale que « l’important de ces élections, c’est de savoir si ce sont ceux qui construisent des murs ou ceux qui construisent des ponts qui vont gagner ».