Mélissa Hanus: "Je ne suis pas pour des mesures écolo-bobo, je veux des mesures accessibles à tous"
Campagne Express: Mélissa Hanus, tête de liste PS aux élections fédérales.
- Publié le 19-05-2019 à 16h11
- Mis à jour le 24-05-2019 à 15h56
Derrière les locomotives électorales, de nombreux candidats mènent campagne de façon moins visible en vue du 26 mai. Ils battent le pavé sur les marchés, activent leurs connexions sur les réseaux sociaux ou lancent des initiatives plus ou moins originales. Leur but : se faire remarquer de l'électeur. A travers la série "Campagne Express", LaLibre.be a décidé de mettre en lumière douze de ces candidats.
Ce dimanche: Mélissa Hanus, tête de liste PS aux élections fédérales .
Qui est-elle ? Première échevine d'Etalle, à 26 ans, elle est l'une des plus jeunes parmi les élus. Enseignante dans le secondaire, elle est impliquée au parti socialiste depuis de nombreuses années.
Quelles sont vos deux priorités durant cette campagne ? La première, c'est la mobilité. En province de Luxembourg, ça reste une problématique importante. Le "tout à la voiture" devrait être limité désormais. Ici, la voiture reste une réalité car pour aller travailler, sans voiture, c'est quasiment impossible. En matière environnementale, on doit pouvoir augmenter l'offre ferroviaire pour assurer cette transition et diminuer l'usage de la voiture. Il y a problème d'offre à la SNCB, en nombre de trajets. Pareil pour les TEC. Il faut assurer des liaisons cohérentes entre les deux d'ailleurs.
La deuxième, c'est lié à la première, c'est l'environnement. On n'y échappera pas, il faut sortir des énergies fossiles.
L'avantage au PS, c'est qu'on a vraiment une vision des choses décente. On veut assurer une justice climatique et une justice sociale. On ne veut pas demander à des personnes vivant dans des logements et des conditions modestes, qui ont moins de moyens, d'investir dans les panneaux photovoltaïques etc. En plus on sait très bien que les personnes aux faibles revenus ont des logements moins bien isolés, qui consomment a priori plus d'énergie. On doit faire en sorte que la transition soit juste et solidaire. On veut donc ramener la TVA sur l'électricité à 6%.
D'autre part, il faut des investissements massifs dans les énergies renouvelables pour assurer une énergie plus verte. On est aussi pour mettre en place des incitants fiscaux pour avoir des voitures moins polluantes. Elles ne doivent pas être le privilège de certains.
Il faut aussi préserver notre biodiversité et nos ressources naturelles. Notamment l'eau. On a les ressources de l'eau de Valvert ici, il faut les préserver de toute pollution.
Pourquoi ne pas vous être engagée chez Ecolo ?
Parce que j'étais déjà investie au PS depuis longtemps et ce parti a réussi à être un parti fiable. Quand on rentre dans un exécutif, on met en place des mesures plausibles, qu'on peut financer et on va jusqu'au bout. On voit bien que certains partis jouent avec le pouvoir dans l'exécutif. Comme lorsqu'ils "débranchent la prise" par exemple. Au Fédéral, la N-VA est partie en campagne au lieu d'assurer son devoir jusqu'au bout. On en a l'exemple avec la loi climat. Certains partis politiques jouent un jeu nuisible à la collectivité. On peut avoir des propositions et des valeurs, mais il faut avoir la capacité de les mettre en oeuvre.
Et Ecolo joue ce jeu-là ?
La différence entre le PS et Ecolo, c'est que le PS veut assurer une justice sociale pour tous. La TVA sur l'électricité, Ecolo ne veut pas la revoir. Moi, je ne suis pas pour des mesures écolo-bobo, je veux des mesures accessibles à tous et aux plus démunis en particulier.
Mon credo, c'est qu'il faut lutter contre l'immobilisme politique. Il faut bouger les lignes. On a des préoccupations urgentes, ne serait-ce qu'en matière d'environnement. Lutter contre l'inertie politique est indispensable. J'espère pouvoir le faire au niveau fédéral si je suis élue.
Comment faites-vous campagne ?
On essaie d'être sur le terrain au maximum, bien entendu. J'assure aussi mon travail d'échevine. On fait des réunions avec les militants, mais l'essentiel c'est surtout le bouche à oreille. Enfin, avoir une tête de liste de 26 ans, c'est quand même quelque chose d'exceptionnel. Ça me permet d'avoir un message un peu impertinent. Avec ma jeunesse et ma fougue, j'essaie de faire bouger les lignes.
Qu'est-ce qui vous réjouit et vous exaspère dans cette campagne ?
Ce qui me réjouit le plus, c'est de voir l'effervescence des gens qui me soutiennent. Ça me donne une énergie folle pour tenir jusqu'au bout. Ce qui m'exaspère... Pas grand-chose en fait. Je trouve que tout se passe bien.
Est-ce que votre jeunesse est un problème en campagne ? Êtes-vous critiquée pour ça ?
Pas du tout. A partir du moment où mon argumentaire est bien rodé, je me fais respecter. Je ne me sens pas snobé ou quoi que ce soit.