"La coupe est pleine": pourquoi les écoles flamandes font grève ce mercredi
Les perturbations touchent tous les niveaux et réseaux pour dénoncer le manque de moyens et ses dérives.
- Publié le 19-03-2019 à 08h38
- Mis à jour le 20-03-2019 à 14h31
Les perturbations toucheront tous les niveaux et réseaux pour dénoncer le manque de moyens et ses dérives.Les familles dont les enfants étudient dans une école flamande risquent de devoir mettre en place un système D ce mercredi 20 mars. En cause : l’appel à la grève lancé par les quatre syndicats flamands de l’éducation. "La coupe est pleine", résume Philip Berger, secrétaire du VSOA-Onderwijs pour le Brabant flamand et Bruxelles. "Nous avons déjà exprimé notre ras-le-bol plusieurs fois, sans résultat." Et il dénonce le manque grandissant de moyens financiers et humains alors que la pression sociale, elle, augmente.
"Le mécontentement cible plusieurs éléments qui se renforcent, poursuit-il. Les mesures concernant les pensions reviennent sur certains droits acquis, l’absentéisme grimpe, la pénurie de personnel éducatif se fait sentir et la pression administrative, et donc la charge de travail, explose." Résultat ? "Il n’est pas rare, par exemple, qu’un prof choisisse un temps partiel pour avoir le temps de préparer son cours. Ou, encore, qu’un autre doive prendre en charge deux classes à la fois vu l’absence d’un collègue, ce qui peut poser des problèmes de sécurité, notamment dans l’enseignement technique." Selon les syndicats, la mise en place du "M-Decreet" visant à intégrer des enfants porteurs de handicap dans l’enseignement "classique", sans les moyens suffisants, n’aurait rien arrangé.
De plus en plus de francophones s’inscrivent
En attendant, les représentants syndicaux s’attendent à de nombreuses perturbations ce 20 mars, tous niveaux et réseaux confondus. "Dans au moins la moitié des écoles", estime Koen Wils du COC. Aux pouvoirs organisateurs et directions d’école de vérifier s’il y aura assez de personnel pour prendre les élèves en charge et de faire passer aux familles le message adéquat.
Les francophones sont de plus en plus nombreux à opter pour l’enseignement flamand. La semaine passée encore, le LOP (Lokaal Overleg Brussel Basisonderwijs) évoquait le manque de places pour contenter tout le monde. Pour la rentrée prochaine, rien qu’à Bruxelles, près de 3 000 enfants ont décroché une inscription dans le primaire et plus de 2 000 dans le secondaire. Mais respectivement 3 500 et 500 autres l’espèrent encore.