Placements: comment bien investir en Asie?
Il y a différentes façons d’investir en Asie. Se baser sur les valorisations est une approche qui a du sens.
- Publié le 25-05-2019 à 20h55
Il y a différentes façons d’investir en Asie. Se baser sur les valorisations est une approche qui a du sens.L’approche value consiste à sélectionner les titres sur base de leur valorisation. Il s’agit de repérer dans le marché des actions qui sont cotées en dessous de leur valeur intrinsèque. Pour diverses raisons, ces titres sont mal-aimés par le marché à un moment donné et le gestionnaire peut profiter de cette décote pour espérer faire une plus-value à terme. Dans ce type d’investissement, il convient cependant d’être attentif à ne pas tomber dans les value traps, les pièges de valorisations. Dans ce cas, les titres sont sous-évalués en bourse pour des raisons valables et ne remonteront sans doute pas la pente. "Nous pratiquons l’approche value qui nous paraît être particulièrement attrayante sur le marché asiatique. Il faut cependant être conscient que cette approche demande de la patience. Pour sélectionner les valeurs dans notre fonds, nous ne sommes pas liés à un indice, nous pratiquons de ce fait une gestion non contraignante", explique Adam Obson, fund manager du fonds Schroder ISF Asian Long Terme Value.
Dans son portefeuille très concentré qui ne comprend qu’une trentaine de valeurs, ce gestionnaire basé à Hong-Kong ne veut prendre aucun biais particulier concernant les secteurs ou la taille des sociétés. "En revanche, nous ne voulons pas être obsédés par le timing. Il ne faut pas se précipiter pour acheter le titre au plus bas. Parfois les déclencheurs de la valeur ne sont pas toujours immédiatement visibles lorsqu’un titre est délaissé. Il faut se laisser le temps d’analyser ce qui pourrait faire remonter le titre pour pouvoir bénéficier de la hausse plutôt que de se précipiter au risque de voir le titre s’enfoncer encore plus", souligne Adam Obson. Pour ce professionnel de la gestion, il est aussi important de se concentrer sur la gouvernance d’entreprise des sociétés qui sont sélectionnées. Il se focalise ainsi en Asie sur des sociétés dont l’actionnariat est essentiellement privé.
Mais comment peut-on définir qu’une entreprise est bien sous-valorisée ? Il y a d’une part les sociétés qui sont, aujourd’hui, sous-évaluées par rapport à leurs actifs bilantaires. Leur cotation accuse une décote par rapport à ces actifs. Ce sont surtout des sociétés immobilières comme, par exemple, Hang Lung Properties. Ensuite, il y a les sociétés dont la croissance à long terme est sous-évaluée par le marché. "Leurs perspectives à long terme sont sous-évaluées et des opportunités d’achat peuvent se présenter lorsque des incertitudes macroéconomiques à court terme apparaissent et que le gérant de fonds est convaincu de la solidité du business model". Enfin, on peut détecter certaines opportunités dans des changements qui apparaissent dans la vie de l’entreprise : changement de stratégie ou de management, rachat ou consolidation. La cotation ne tenant pas compte de ce nouveau potentiel, il est possible de l’intégrer en portefeuille avec un espoir de plus-value. Dans ce type de stratégie, ce gérant de fonds estime que la gestion par algorithmes n’est pas très efficace car elle intègre des données factuelles sans nécessairement tenir compte de la qualité du management ou d’une vision qualitative à long terme, par exemple.