Des employés de la SNCB et d'Infrabel dénoncent: "C'est un peu une dictature chez nous"

"Les travailleurs n'osent pas parler. C'est un peu une dictature chez nous." Plusieurs membres du personnel de la SNCB et d'Infrabel se sont confiés dans un reportage diffusé mercredi soir par la VRT.

Belga
Des employés de la SNCB et d'Infrabel dénoncent: "C'est un peu une dictature chez nous"
©BAUWERAERTS DIDIER

"Les travailleurs n'osent pas parler. C'est un peu une dictature chez nous." Plusieurs membres du personnel de la SNCB et d'Infrabel se sont confiés dans un reportage diffusé mercredi soir par la VRT.

Le programme présentait les coulisses du travail au sein des chemins de fer belges, tant à la SNCB que chez Infrabel. Les deux sociétés ont offert aux journalistes de la chaîne publique flamande une "vue unique" des coulisses. Le reportage est émaillé de nombreux témoignages anonymes qui montrent qu'il existe encore de nombreux problèmes. "J'ai encore et toujours le sentiment que c'est une vieille entreprise où les choses changent très lentement", a notamment confié un autre témoin. L'initiative du reportage vient d'Infrabel, le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, indique la VRT. "Nous avons pu réaliser un grand reportage à propos des chemins de fer belges, avec une vision inédite dans les coulisses", a indiqué le journaliste Wim Van den Eynde. "Nous avions même le droit de nous montrer critiques et de parler avec le personnel. Infrabel voulait cependant contrôler nos contacts avec les travailleurs."

"Nous avons dès lors commencé à parler au personnel nous-mêmes et quelques travailleurs se sont exprimés sous couvert de l'anonymat", a poursuivi le journaliste.

Dans ce reportage de l'émission "Pano", de nombreux dysfonctionnements apparaissent au sein des chemins de fer: les travailleurs n'osent pas parler, ils ont une mauvaise image de la SNCB et ne se sentent pas écoutés, les technologies utilisées sont obsolètes et, malgré la division entre la SNCB et Infrabel, la ponctualité ne s'est pas améliorée. "Nous ne sommes pas du tout autorisés à parler à la presse. S'ils découvrent cela, nous deviendrons des cibles. C'est un peu une dictature chez nous", a même ajouté un de ces témoins anonymes.

Certains hauts dirigeants des chemins de fer se sont également confiés à la VRT. "J'en ai marre. J'en souffre physiquement. J'en fais des nuits blanches", a ainsi indiqué le manager de la ponctualité chez Infrabel Jos Decelle.

La patronne de la SNCB Sophie Dutordoir a exprimé à l'issue de la diffusion du reportage sa grande compréhension à l'égard des travailleurs qui se sont confiés.

Mme Dutordoir ne veut toutefois pas généraliser. "C'est une culture que je ne qualifierais pas de dictatoriale. Mais elle reste très hiérarchique, avec très peu de place pour le feedback. C'est une culture où l'on sanctionne beaucoup."

Selon la patronne de la SNCB, il est impossible de construire une "entreprise moderne" de cette manière. "Il faut donc mobiliser toutes les personnes de bonne volonté, mieux les valoriser, leur donner plus de responsabilités et plus d'autonomie. C'est la nouvelle culture que je veux installer ici. Les personnes qui ont témoigné dans le reportage ne devraient selon elle pas subir de représailles. "Je pense que nous vivons dans une époque où les gens doivent pouvoir s'exprimer librement."

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