Un nouvel espoir pour les patients atteints d'un glioblastome, une tumeur très agressive du cerveau
- Publié le 27-02-2018 à 11h53
- Mis à jour le 27-02-2018 à 17h39
A ce jour incurable et de pronostic peu favorable, le glioblastome est une tumeur très agressive du cerveau. Certaines modalités de traitement, qui permettent de mieux contrôler l'évolution de la maladie et d'augmenter l'espérance de vie, pourraient cependant apporter comme une lueur d'espoir à ces malades.
C'est en effet ce qu'a annoncé, ce mardi matin, le Pr Christian Raftopoulos, du Service de neurochirurgie aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Lui et son équipe ont obtenu des résultats encourageants, moyennant cependant certaines conditions dans lesquelles 11 % des patients sont considérés comme "survivants à long terme" avec une espérance de vie de minimum 3 ans et pouvant aller jusque 12 ans. "Un patient sur 10, c'est autrement plus que les chances de gagner à l'Euromilion", a fait remarquer le Pr Raftopoulos.
Qu'est-ce que le glioblastome?
Très agressive, envahissante, diffuse, rare (3 adultes sur 100.000) et toujours incurable, cette tumeur du cerveau prend forme suite à la multiplication anarchique de certaines cellules. La masse qui se développe alors à l'intérieur du crâne entraîne, dans un premier temps, une pression intra-crânienne avec une compression des zones proches. Selon l'endroit du cerveau où les cellules se multiplient, les symptômes de la pathologie varient. Peuvent ainsi se manifester: des troubles du langage, une faiblesse d'un membre, des crises d'épilepsie... Le pic d'âge auquel apparaît généralement la tumeur se situe autour de 55-75 ans.
Les métastases sont exceptionnelles dans ce type de cancer.
Quels traitements actuellement?
A ce jour, le glioblastome n'est pas guérissable. Cependant, pour freiner le développement de la maladie, on recourt à la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Quoi de neuf?
" Les patients atteintes d'un glioblastome ont une chance sur dix de devenir des survivants à long terme essentiellement s'ils remplissent deux conditions cruciales, a expliqué le Pr Raftopoulos. Premièrement, une exérèse quasi-complète ou complète de la tumeur doit être effectuée. Cela signifie que quasi 100 % de la tumeur visible doit être retirée. L'intervention chirurgicale qui consiste à extraire la tumeur peut durer 5 à 6 heures." Ce qui est notamment possible aux Cliniques universitaires Saint-Luc grâce aux installations, dont une salle hybride d'imagerie peropératoire et l'utilisation de la neuronavigation, un outil informatique qui visualise en 3D le cerveau du patient, permettant une plus grande précision et sécurité.
Deuxième condition nécessaire pour obtenir ces résultats: " La présence d'une mutation de la molécule MGMT, qui ainsi échoue dans la réparation de l'ADN de la cellule cancéreuse endommagée par le traitement, est nécessaire, poursuit le spécialiste. Si ces deux conditions sont remplies, un patient atteint d'un glioblastome aura beaucoup plus de chance d'avoir une survie prolongée. Et même lorsque le patient présente au départ des éléments négatifs, comme l’âge, l’état mental ou général, les chiffres montrent que cela vaut la peine de se battre".