Agence européenne des garde-côtes et des garde-frontières : qu'en pensent les partis ?
- Publié le 20-04-2019 à 15h36
- Mis à jour le 25-04-2019 à 14h58
L'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), dont le mandat vient d'être élargi, divise les partis politiques entre ceux qui sont partisans d'un contrôle plus stricte des frontières et ceux qui estiment que l'agence n'offre pas de garanties suffisantes au niveau des droits humains.
Ce que dit le programme du MR : "Le MR souhaite renforcer Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, et la transformer en une réelle agence avec un budget, des équipements et des ressources humaines conséquentes. Il est également nécessaire de finaliser la mise en place des frontières intelligentes qui permettent d’identifier clairement les personnes qui entrent sur le territoire européen. La sécurisation de nos frontières extérieures est nécessaire pour garantir le maintien de la libre circulation au sein de l’espace Schengen."
Ce que dit le programme du PS : Rien. Interrogé, le parti répond ceci : "Le PS veut doter l’Union européenne d’un système de contrôle aux frontières de l’espace Schengen plus efficace. Nous sommes favorables à une effectivité réelle du contrôle aux frontières extérieures de l’espace Schengen. Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, devrait jouer un rôle dans ce contexte. Notamment en encadrant, avec d’autres structures comme l’UNHCR, des lieux d’entrée et d’analyse des situations personnelles des migrants. L’objectif de ces lieux d’accueil et d’analyse serait de les accueillir et de procéder au plus tôt à un premier examen de leur demande d’asile. Ces lieux devront être situés sur le territoire de l’espace Schengen. Elle contribuerait ainsi à un système d’accueil des demandeurs d’asile plus efficace au niveau européen. Il faudrait également orienter ses opérations sur la priorité à donner au sauvetage des personnes, notamment en Méditerranée."
Ce que dit le programme du CDH : "Opérationnelle depuis mai 2005, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne "Frontex" avait initialement pour seul objectif de fournir une assistance technique ou opérationnelle aux États dans leur mission de contrôle de leurs frontières extérieures. À partir de 2014, le périmètre et les moyens d’action de Frontex ont été considérablement renforcés. Les effectifs de Frontex, soit un peu plus de 1.500 personnes, restent toutefois modestes en comparaison, par exemple, de ceux de l’U.S. 42 Customs and Border Protection, qui emploie plus de 60.000 agents, pour un kilométrage de frontières à garder sensiblement équivalent (12/000 km de frontières terrestres environ pour les États-Unis ; 13.000 km environ pour l’Union européenne). La protection des frontières extérieures de l’Europe repose donc encore essentiellement sur les policiers ou douaniers des États membres. Nous plaidons pour confier à Frontex des moyens suffisants et un rôle propre pour qu’elle agisse comme un véritable corps de garde-côtes et garde-frontières. Pour cette raison, nous soutenons l’accord entre les négociateurs du Parlement et du Conseil sur la réforme de Frontex. L’objectif est de mettre en place un corps permanent de 10.000 agents d'ici 2027. Par ailleurs, les différents mécanismes informatisés de contrôle des entrées et sortie du territoire européen doivent être intégrés et permettre un contrôle effectif et coordonné, en particulier vis-à-vis des personnes qui ne peuvent plus entrer sur le territoire européen (suite, par exemple, au non-respect d’une obligation de quitter le territoire). L’évolution de Frontex vers une véritable agence rendrait possible le renforcement des contrôles au travers d’une meilleure coordination des organes de renseignement et de poursuite (Europol) avec la lutte contre les réseaux de passeurs conduite par l’agence et en permettant à celle-ci d’engager via Eurojust des poursuites transnationales. Cette démarche progressive devrait permettre de mieux prendre en compte les arbitrages entre souveraineté nationale et renforcement de la sécurité collective des Européens. Il s’agit d’articuler sur le terrain des forces nationales de première ligne et des capacités européennes permanentes d’appui."
Ce que dit le programme d'Ecolo : Rien. Interrogé, le parti répond ceci : "Depuis la création de Frontex, en 2004, avec un budget de 5,5 millions d’euros, ses ressources et son mandat n’ont pas cessé de s’étendre. S’il est adopté, ce règlement conduira à un accroissement sans précédent, et déséquilibré, du mandat et des ressources de Frontex et ce, à une période où les arrivées irrégulières par la mer ou par la terre ont fortement diminué en comparaison avec les années précédentes. Malgré le gonflement de Frontex, on ne constate aucun renforcement de la mission de recherche et sauvetage des personnes migrantes pour éviter les morts par noyade - le Conseil a en effet bloqué cette avancée obtenue lors des négociations au sein du Parlement. Ceci est d’autant plus grave vu la fin des opérations de sauvetage en Méditerranée. L’accroissement du rôle opérationnel de Frontex devrait absolument se doubler de solides garanties au niveau du respect des droits fondamentaux, et d’un système permettant que Frontex doive rendre des comptes sur ses actions et en soit tenu responsable, étant donné que Frontex deviendra la seule agence européenne chargée de missions de maintien de l’ordre et autorisée à utiliser la force. Nous regrettons également vivement que, tandis que cette agence est rendue plus puissante que jamais, le travail sur la réforme du système commun d’asile européen soit bloqué au Conseil - en particulier concernant l’ampleur et le rôle de la solidarité dans le cadre de l’indispensable réforme du système de Dublin."
Ce que dit le programme de Défi : Le programme n'est pas encore en ligne. Interrogé, le parti livre une de ses propositions sur le sujet : "Renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'Union et donc le rôle de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (anciennement Frontex); tout en laissant volontaire l'envoi de patrouille par les États membres, tous doivent contribuer aux opérations en nature ou en contributions financières; la coordination avec Europol doit être renforcée."