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La formation des enseignants: ce qui va changer

La formation des enseignants va s’étaler sur minimum quatre années et tous les étudiants devront passer par l’université.

Temps de lecture: 3 min

Après des centaines d’heures de concertations et négociations, le ministre Marcourt va déposer cette semaine sur la table des parlementaires « le » décret attendu par tout un secteur depuis de longues années. En voici, les détails les plus importants.

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1.

Un « master en enseignement »

Pour l’heure, l’instituteur maternel enseigne en maternelle, l’instituteur primaire en primaire, le régent dans le secondaire inférieur et le titulaire d’un master universitaire dans le secondaire supérieur. Demain, on va relever le niveau général et instituer un « master en enseignement » développant des compétences et des contenus communs, quel que soit l’âge des enfants concernés et permettant de passer outre les cloisonnements actuels.

En clair, l’instituteur partagera une même base avec les professeurs du secondaire (formation didactique, pédagogique, recherche en éducation…) mais aura une formation multidisciplinaire par rapport aux professeurs du secondaire davantage spécialisés dans une discipline (les mathématiques, les sciences…).

2.

Quatre sections

1. La première couvre l’enseignement maternel jusqu’à la deuxième primaire

2. La section 2 s’étend de la troisième maternelle à la sixième primaire (voire jusqu’à la deuxième secondaire si le nouvel enseignant a pris la peine de faire une année de spécialisation dans une discipline).

3. Les diplômés de la section 3 enseigneront depuis la cinquième primaire jusqu’à la troisième secondaire (voire jusqu’à la quatrième en cas de master de spécialisation).

4. Les enseignants de la section 4 travailleront avec les élèves de la troisième à la sixième secondaire.

Les sections 1 et 2 préparent à enseigner toutes les disciplines, la section 3 permet d’enseigner une famille de disciplines (par exemple « français et langues anciennes », « mathématiques et technologies », « éducation physique et éducation à la santé »…). La section 4 prépare, dans la majorité des cas, à enseigner une seule discipline dans laquelle le futur enseignant a acquis des connaissances pointues.

3.

En pratique : 4 ans minimum

Pour les sections 1, 2 et 3, le décret prévoit une formation en quatre ans/240 crédits (trois années de bac et une année de master). Elle débouche sur un master en enseignement et donne accès à une cinquième année facultative (60 crédits) de spécialisation centrée soit sur une discipline particulière, soit sur un approfondissement pédagogique, soit sur la possibilité d’enseigner en immersion linguistique. L’accès à la section 4 est possible, soit via un master en enseignement de 5 années/300 crédits (l’actuel master à finalité didactique ciblant une discipline particulière), soit via un master en agrégation de l’enseignement secondaire supérieur (l’actuelle agrégation qui complète un master classique et qui passera de 30 à 60 crédits).

4.

Une formation universitaire pour tous

La formation exclusive en haute école pour les instituteurs et régents est terminée. Tout comme d’ailleurs la formation exclusive à l’université pour les professeurs du secondaire supérieur. Ainsi, les bacs (deux premières années) des sections 1, 2 et 3 seront prioritairement organisés en hautes écoles ou écoles supérieures des arts (150 crédits chez elles et 30 à l’université). Le master de ces sections se partagera 50/50 entre les hautes écoles et les universités. Même chose pour les masters de spécialisation. La logique s’inverse pour la section 4 : les universités resteront référentes et prendront à leur charge l’essentiel de la formation mais les hautes écoles apporteront leur expertise pédagogique par exemple.

La première rentrée dans ce nouveau régime est programmée pour septembre 2020.

 

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4 Commentaires

  • Posté par Camal André, jeudi 18 octobre 2018, 13:38

    Et l'éducation tout court? On a tous connu des profs mal éduqués. Ce sont souvent les mêmes qui vous diront que c'est le domaine des parents, le programme et rien que le programme pour eux. Après deux générations de permissivité ou de renoncement, l'enfant se présente mal. Il ne s'agit en rien de fabriquer de gentils petits soldats mais simplement de représenter un modèle de respect de l'autre, d'humilité sans oublier une pointe d'humour si possible.

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