Les coups d'éclats de l'AfD, une bonne chose pour Merkel?

S.Vt.

Les élus de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’ont pas traîné pour faire leurs premiers coups d’éclat. Dimanche soir, Alexander Gauland a affirmé que son parti allait mener "la chasse" à Angela Merkel. Lundi matin, sa coprésidente Frauke Petry a annoncé, "après mûre réflexion", qu’elle ne siégerait pas avec ses coreligionnaires au Bundestag. Elle a ensuite quitté théâtralement la salle de conférence de presse, à la surprise des autres dirigeants du parti d’extrême droite, sans que l’on sache si elle emmènera dans son sillage d’autres élus.

Que les querelles et contradictions internes à l’AfD aient éclaté au grand jour dès lundi est finalement une bonne chose pour Angela Merkel, qui s’est engagée à reconquérir ses électeurs séduits par l’extrême droite. Encore faudra-t-il qu’elle parvienne à sceller un accord de gouvernement.

A l’issue d’une réunion de l’état-major de la CDU, elle a mis au pied du mur d’éventuels partenaires de coalition. "Tous les partis qui sont à nos yeux compatibles pour une coalition ont une responsabilité afin de permettre l’émergence d’un gouvernement stable", a-t-elle affirmé, à l’adresse de libéraux (FDP), des écologistes et des sociaux-démocrates (SPD).

Mais il s’agira aussi, pour elle, de composer avec son pendant bavarois, la CSU, qui milite depuis deux ans pour qu’elle soigne davantage les conservateurs, notamment sur la question de l’immigration. "Nous avons délaissé notre flanc droit et il nous appartient à présent de combler le vide avec des positions tranchées", a averti le chef de la CSU, Horst Seehofer.

Il est d’ores et déjà clair que les négociations prendront du temps, peut-être des mois, sachant que la Loi fondamentale ne prévoit aucun délai pour former un gouvernement. Après l’officialisation d’une nouvelle coalition, Angela Merkel, qui a exclu un attelage minoritaire, pourra être formellement désignée chancelière, pour la quatrième fois. Depuis les premières élections d’après-guerre en 1949, le parti vainqueur a toujours réussi à former une majorité. Si elle devait échouer, elle n’aurait d’autre choix que de convoquer de nouvelles élections.

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