En 2045, 1 Namurois sur 4 sera senior

Plusieurs premières étaient enregistrées ce jeudi. D'abord, Ville et CPAS s'étaient accordés pour que leur réunion publique conjointe ne soit plus un point dans l'ordre du jour du conseil communal, mais bien qu'elle occupe la totalité des débats. Ensuite, c'est la première fois qu'une thématique spécifique, en l'occurrence les aînés, a pris une telle place dans l'enceinte des élus. Et d'ailleurs méritée. Avant même la soirée, majorité CDH-MR-Ecolo comme opposition PS y étaient allés de leur sortie sur un sujet vu comme d'une importance majeure.

En présentation, le président du CPAS Philippe Noël (Ecolo) et l'échevine de la cohésion sociale ont repris des éléments de deux études toute récentes de Belfius et de la Fondation Roi Baudouin pour dresser un portrait assez précis des Namurois de + de 65 ans, et beaucoup sont en réalité des hyperactifs. Ces dix dernières années, la population à Namur s'est accrue de manière générale de 3%, mais le groupe des + de 65 ans a connu une croissance de 16% (et même de 43% pour la tranche 65-69 ans). Déjà aujourd'hui, 1 Namurois sur 5 (19,6%) est un aîné. Selon les tableaux des analystes, en 2045, la proportion approchera 1 sur 4. Et pas seulement à cause du papy boom - ou plutôt du mamy, car les femmes vivent plus longtemps.

Logement, lien social, citoyenneté active

« L'action sociale est l'assemblage d'actions diverses, proches du citoyen qu'il faut considérer dans leur globalité, commente le président du CPAS. Derrière chacune de ces actions, parfois terriblement banales, se trouve une seule politique sociale: faire de Namur une ville à vivre pour tous. Les aînés forment 20% de notre population, nous avons l'ambition de travailler avec eux et pour eux. Trois lignes transversales guident notre politique: penser au logement pour chacun d'entre eux, tisser du lien social et susciter une citoyenneté active ».

Les projets ne manquent pas et sont de tous ordres: du mobilier urbain adapté, des campagnes de courtoisie sur la mobilité et la sécurité, des plans d'actions pilotes contre l'isolement dans certains quartiers comme la cité Germinal, des « plans sport », la charte « Ville amie démence » en partenariat avec la Ligue Alzheimer, les services de repas à domicile où les livreurs doivent remettre le plateau en main propre à la personne âgée - en cas d'absence, une procédure de vérification est immédiatement engagée par assistants sociaux en contact avec les familles - ou encore la « boîte dans le frigo », en collaboration avec la police, qui fournit des informations en cas de disparition inquiétante. Avec la police toujours, il y a « le jour sans », un projet pour mieux sécuriser les habitations et éviter les cambriolages. La liste est (très) longue et comprend aussi le projet « ville amie des aînés ».