Edito: risques de black-out en Belgique? Les trois leçons d’un fiasco nucléaire

Le spectre de coupures d’électricité plane donc de nouveau dès cet automne sur notre pays. Ce n’est pas la première fois mais le risque n’a probablement jamais été aussi présent qu’aujourd’hui, plus particulièrement entre fin octobre et fin novembre où une centrale sur sept sera encore opérationnelle. Une… sur sept.

L’état pitoyable de notre parc nucléaire amène ainsi trois réflexions.

1. Le nucléaire a souvent été présenté comme une filière énergétique permettant à la fois de sécuriser notre approvisionnement, voire notre indépendance énergétique tout en stabilisant les prix pour les consommateurs, particuliers et entreprises. La bérézina nucléaire actuelle démontre qu’il n’en est rien. Les pépins à répétition de nos réacteurs, à bout de souffle et de moins en moins fiables, fragilisent aujourd’hui tout l’édifice énergétique belge et menacent le portefeuille des consommateurs. Sans même parler du risque de sécurité. La gestion par Engie de son parc nucléaire pose, à ce titre, question.

2. Le consensus politique sur la sortie du nucléaire est un leurre. On le sait, l’échéance de 2025 a été fixée. Mais l’hypocrisie est ici surtout de mise : chacun sait que cette échéance n’est pas tenable. Ce gouvernement, comme les précédents, a manqué d’une réelle audace et vision stratégique pour se projeter résolument dans l’après-nucléaire au travers d’une politique ambitieuse de stimulation des énergies alternatives. Repoussant donc les problèmes comme on remet de la poussière sous le tapis. La stratégie à courte vue de prolongation de la vie de certaines de nos centrales montre aujourd’hui toutes ses limites. Et son inefficacité. On a perdu du temps, beaucoup de temps.

3. Le consommateur doit le savoir : la transition énergétique, fruit d’investissements majeurs dans les années à venir, aura un coût. Mais n’est-ce pas préférable à la situation actuelle, devenue totalement imprévisible ?