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Roger Federer et Rafael Nadal lancent la «Ryder Cup» du tennis

Trois jours de duels sous le principe de l’Europe contre le Reste du monde à Prague. Avec notamment au rendez-vous Roger Federer et Rafael Nadal.

Analyse - Temps de lecture: 3 min

Roger Federer, via son agent Tony Godsick, lance ce vendredi la « Laver Cup », une exhibition inspirée de la Ryder Cup en golf, avec un plateau alléchant d’invités, dont Rafael Nadal, qui veut révolutionner la tradition tennistique.

Baptisée ainsi en hommage à l’Australien Rod Laver, dernier auteur du Grand Chelem, en 1969, la première édition - organisée sur dur (court presque noir) à Prague dès ce vendredi jusqu’à dimanche - oppose six joueurs du gratin européen à six autres représentant le « reste du monde », comme l’illustre l’infographie ici.

Photos tennisman

On notera, cependant, pour cette première déjà l’énorme disproportion entre les deux sélections.

La sélection du Vieux Continent a effectivement de l’allure. Outre Federer et son éternel rival Nadal, elle ne compte presque que des joueurs du top 10 – Marin Cilic, Alexander Zverev, Dominic Thiem – à l’exception de la vedette locale Tomas Berdych, ancien N.4 mondial, redescendu au 19e rang.

La « Team World » est, elle, bien moins armée surtout depuis que l’Argentin Juan Martin Del Potro, bourreau de Federer en quart de finale de l’US Open, a renoncé (toujours en délicatesse avec un physique fragile). On y trouve quatre Américains (Frances Tiafoe, Sam Querrey, John Isner, Jack Sock), un Australien (Nick Kyrgios) et l’espoir canadien Denis Shapovalov. Ici, les autres blessures, de plus longues dates, de joueurs comme Nishikori ou Raonic pèsent lourd pour une équipe dirigée par l’illustre John McEnroe qui retrouvera sur la chaise d’en face son ancien rival, le non moins légendaire Björn Borg.

Comment ça marche ? Les matches, diffusés en Belgique sur Eleven Sports, se déroulent en deux sets avec un éventuel super tie-break (10 points). Il y a 4 rencontres par jour (3 simples et un double). Le vendredi une victoire rapporte 1 point, le samedi 2 points et le dimanche 3 points. La première des deux équipes qui obtient 13 points sur les 24 possibles a gagné.

Pour la première fois, Nadal et Federer devraient jouer en double (mais pas lors de la prmière journée) dans ce tournoi qui ne rapporte pas de points ATP mais garantit à ses joueurs de copieux gains (prize money) dont le montant n’a pas été dévoilé... Federer, qui en est à l’origine avec son agent Tony Godsick, rêve de voir l’événement s’installer durablement dans la saison tennistique, alors que l’IPTL, lucrative exhibition organisée en fin d’année en Asie, lancée en 2014, semble avoir du plomb dans l’aile. L’édition 2018 est prévue pour se tenir aux USA selon la règle de l’alternance comme en « Ryder Cup ».

Le programme de ce vendredi

13h : Cilic (Europe) contre Tiafoe (World), suivi de Thiem (Europe) contre Isner (World)

19h : Zverev (Europe) contre Shapovalov, suivi du double Berdych/Nadal (Europe) contre Kyrgios/Sock (World).

Les capitaines dévoileront, chaque jour, leur choix de sélections pout la suite.

 

Une compétition Canada Dry…

Il faut bien le reconnaître, la photo de présentation de cette première « Laver Cup » a de quoi faire pâlir de jalousie le pont Charles de Prague. Federer, Nadal, Borg, Laver, McEnroe : ça représente bien des chapitres de l’histoire du tennis.

Temps de lecture: 2 min

On aurait dès lors aimé s’extasier devant un projet dont l’idée principale aurait été de redynamiser un peu un tennis qui a tendance à prendre la poussière du temps et des tournois qui s’enchaînent partout dans le monde, à une cadence folle. Les meilleurs joueurs sont d’ailleurs les premiers à se plaindre de ce calendrier surchargé, ce qui les pousse dans le meilleur des cas, à boycotter une épreuve au passé aussi glorieux que la Coupe Davis, ou au pire, à devoir déclarer forfait pour toute une fin de saison parce que leur corps ou leur tête dit subitement non (cfr. Djokovic, Murray, Wawrinka ou Nishikori, cette année).

Car le vrai reproche qu’on peut faire à cette « Laver Cup », c’est de n’être pas parvenue à dépasser le stade de l’exhibition, pure et simple, où les cadors semblent partis pour les meilleures intentions, alors qu’ils brandiraient l’excuse du calendrier trop chargé, si l’énorme chèque prévu n’était pas à la hauteur.

Non, cette version de la « Laver Cup » parachutée en plein calendrier d’un circuit ATP, qui a déjà du mal à exister, sonne d’emblée faux : ça a la couleur du rendez-vous tennistique, le goût de l’affiche, mais ce n’est pas une compétition différente d’une exhibition lucrative (IPTL ?) pour ceux qui l’organisent ou qui la jouent (Federer se trouvant dans les deux catégories…). On aurait aimé que ces mêmes grands joueurs qui se sont précipités pour la belle photo à Prague, disant vouloir promouvoir, autrement, leur sport aient aussi été présents en Coupe Davis, le week-end dernier. Là dessus, on va se détendre et boire un bon Canada Dry : ça a la couleur de l’alcool, le goût de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool…

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