Pourquoi Bruno Dayez est devenu l'avocat de Marc Dutroux
- Publié le 21-10-2017 à 11h34
- Mis à jour le 21-10-2017 à 11h39
Me Bruno Dayez veut, au-delà de la défense de Marc Dutroux, provoquer un débat sur le système carcéral belge.Cet homme ne chôme guère. Formé au droit et à la philosophie à Saint-Louis puis à l’UCL, Bruno Dayez, frère du célèbre chroniqueur cinématographique de la RTBF Hugues Dayez et depuis peu avocat de Marc Dutroux, fait partie du barreau de Bruxelles depuis 1982. Professeur à l’Ichec, il a tenu des chroniques judiciaires acides dans "Le Vif-L’Express" où il évoquait, sans langue de bois, l’état de la justice, ses rapports avec les médias (avec qui il fut rarement tendre) et avec l’opinion publique. Il fit aussi profiter d’autres supports, parmi lesquels "La Libre", de ses réflexions à l’occasion d’articles d’opinion tout sauf aseptisés.
Me Dayez aime participer au débat public. Dans la présentation qu’il fait de lui-même sur le site de son cabinet, il écrit "Me Bruno Dayez a depuis 28 ans conjugué trois passions : le barreau, l’enseignement et la philosophie du droit. Ces trois activités sont à ses yeux intrinsèquement liées et étroitement complémentaires, car l’exercice de la profession d’avocat lui donne… énormément à penser."
Ce pénaliste, qui touche aussi au droit familial et au droit des étrangers, est également féru de cinéma et a écrit des séries d’articles dans lesquels il décortiquait des films dont les scénarios avaient à voir avec la justice et la manière dont elle se rend partout dans le monde.
Ses confrères apprécient sa rigueur mais certains se plaignent de son côté bourru et parfois même cassant. Ce n’est, en tout état de cause, pas quelqu’un que l’on peut manipuler aisément.
C’est sans doute ce trait de caractère qu’apprécient ses clients, parmi lesquels on compte quelques grandes figures de la criminalité. Dutroux en fait désormais partie.
Si l’avocat bruxellois a accepté de le défendre, c’est parce qu’à ses yeux, Marc Dutroux est "un symbole des errements de notre système carcéral". Un peu à la manière d’un Jacques Vergès, Me Dayez veut profiter de cette défense pour lancer un débat de société sur les conditions de détention et sur le système pénitentiaire dans notre pays. On peut compter sur lui pour mener ce débat jusqu’au bout en dépit des menaces dont il est désormais l’objet.