Eden Hazard, du mal-aimé sous Leekens à star mondiale
Des 100 matchs en équipe nationale d’Eden Hazard, j’en ai vu 98 dans le stade. Je n’ai loupé que les défaites en Arménie (2-1 en 2009) et en Finlande (1-0 en 2010).
- Publié le 26-03-2019 à 12h17
- Mis à jour le 26-03-2019 à 13h09
Des 100 matchs en équipe nationale d’Eden Hazard, j’en ai vu 98 dans le stade. Je n’ai loupé que les défaites en Arménie (2-1 en 2009) et en Finlande (1-0 en 2010).
Entre ce premier match au Luxembourg et ce 100e à Chypre, j’ai assisté à sa percée, sa montée en puissance et son éclosion totale. Aujourd’hui, Eden est le Messi du football belge. Un demi-dieu. Mais lui aussi, il a connu des moments difficiles. Une anecdote illustre l’incroyable parcours que le Roi Eden a réalisé. Le 7 octobre 2010, on se trouve dans une salle de conférence version communiste du Rixos Hotel à Astana, la capitale du Kazakhstan. La Belgique est quasi éliminée pour l’Euro 2012. Un journaliste demande à Georges Leekens si Eden Hazard, le golden boy de Lille, sera au coup d’envoi le lendemain.
Leekens remercie le journaliste pour la question et rebondit. "Il faut qu’il commence à se bouger les c… Il veut jouer toute sa vie à Lille, ou il vise plus haut ? Je suis fan de lui, mais je veux le réveiller. Il faut qu’il fasse plus qu’une action par match. Il peut être meilleur que Boussoufa ou Stoica, mais veut-il être efficace pour l’équipe ? Ou pense-t-il à son show personnel ? Je ne lui fais plus de cadeaux. Je ne suis pas saint Nicolas."
Les paroles de Leekens ont l’effet d’une bombe en Belgique. Mais pas sur Hazard. À cette époque, on pouvait encore interviewer qui on voulait. Quelques heures après le coup de gueule de Leekens, on croise Eden sur le terrain d’entraînement gelé du FC Aktaha. On a du mal à le reconnaître, vu qui est caché sous... deux bonnets. Deschacht, lui, s’entraîne en short, Eden sourit. "À Lille on a des protège-cous. J’ai donc coupé un bonnet en deux pour me protéger du froid." Quand on confronte Hazard avec les paroles de Leekens, il confirme. "Depuis que je suis petit, je n’aime pas les entraînements. Je comprends les réactions des entraîneurs, comme Wilmots (le T2 de Leekens), qui regrettent que je ne me donne pas à fond. Je suis en train de changer. C’est la seule façon de passer un palier et d’aller vers un autre championnat. Je ne vais pas rester 15 ans en France." Le lendemain, Leekens ne le met même pas sur le banc. Hazard a fait les 9 000 kilomètres (aller et retour) pour rien. Un an plus tard, la situation entre les deux se dégrade, après le hamburgergate. Leekens suspend Eden pour trois matchs parce qu’il a mangé un hamburger après avoir été remplacé contre la Turquie, mais la peine est réduite à un match.
Sur ce même terrain du FC Aktaha, Hazard avait fait une autre déclaration qui illustrait le gamin insouciant qu’il était à l’époque. Selon la presse espagnole, Romelu Lukaku était suivi par le Real Madrid. Hazard : "Avouez qu’une ligne d’attaque Hazard - Lukaku - Ronaldo, ce ne serait pas mal." Plus de dix ans plus tard, le rêve d’Eden devrait se réaliser. Un transfert à Madrid est imminent. Grâce à Leekens ? On ne te donnera pas 90 % du mérite, cher Georges. Mais une chose est sûre : entre-temps, Eden s’est bougé les c...