Pourquoi la Sogepa boit virtuellement le bouillon avec Hamon : entre 30 et 40 millions d’euros de dépréciation
- Publié le 14-11-2018 à 10h12
C’est l’effet indirect de la baisse boursière du groupe de Mont-Saint-Guibert.Investir de l’argent public dans le capital d’entreprises privées peut s’avérer risqué. La Sogepa, un fonds d’investissement de la Région wallonne, est l’un des actionnaires historiques d’Hamon (Mont-Saint-Guibert), une société active au niveau mondial dans le secteur des systèmes de refroidissement, de dépollution de l’air ou encore de récupération d’énergie à destination de l’industrie.
Il se trouve qu’Hamon est coté en Bourse et que la baisse régulière du cours de ses actions inquiète certains observateurs de la politique économique wallonne. Selon nos informations puisées dans les comptes 2017 de la Sogepa publiés par la Banque nationale et précisées à bonne source, sur la base de la cotation boursière actuelle d’Hamon, la valeur de la participation du fonds d’investissement wallon chuterait de 30 à 40 millions d’euros (sur un total de près de 80 millions d’euros investis dans Hamon au total). La Sogepa est présente dans le capital d’Hamon à concurrence d’un peu plus de 51 %.
"No comment" de la Sogepa
Bien entendu, cette perte pour l’acteur financier public n’est que virtuelle. Il s’agit d’une estimation comptable sur la base des cours de Bourse, mais tout de même. À la Sogepa, on se refuse à commenter cette dépréciation vertigineuse car le principe est de ne pas évoquer publiquement le cas de sociétés cotées.
Selon des éléments disponibles sur le site internet de la Sogepa, il semble que les difficultés d’Hamon sont connues depuis longtemps et assumées par l’acteur financier régional. "L’année 2016 a été une année difficile pour le groupe Hamon même si les prises de commandes ont augmenté de 5,6 % par rapport à 2015, détaille en effet le site web du fonds wallon. Les résultats n’ont pas été bons, le contexte international est complexe et l’environnement est très concurrentiel. C’est pour cela que le conseil d’administration du groupe a décidé, à l’automne 2016, d’adopter une série de mesures telles que le refinancement, le changement de gouvernance et le programme de réduction de coûts."
De son côté, la Sogepa veille à contribuer au redressement d’Hamon : un plan a été négocié en 2016 en partenariat avec la Sogepa qui dispose de deux administrateurs au conseil d’administration d’Hamon qui siègent également dans les comités d’audit, de rémunération, de nomination, ainsi qu’au comité stratégique du groupe.
Certaines sources proches du dossier laissent entendre qu’il n’y a pas lieu de paniquer : les mesures destinées à relever Hamon seraient mises en œuvre avec rigueur et devraient porter leurs fruits après une année 2017 sous le signe de la transition.
Il s’agit de restaurer la profitabilité du groupe : développement de synergies, contrôle de ses coûts, optimisation de la production, poursuite du développement des activités de services après-vente, etc.