L’habitat écologique et énergétiquement performant
Ecolodge, société coopérative à finalité sociale, entend démocratiser l’accès au logement durable en proposant ses Wald-Cube. Des modules en bois et paille préfabriqués de 25 m² à 70 m² adaptables à souhait.
Il fait moins un degré et demi dehors et un léger manteau blanc recouvre encore la campagne hesbignonne. C’est là, dans le petit village de Cras-Avernas, dans la commune de Hannut, que se situe l’Abarolodge. Un gîte de 44 m² dont l’aspect extérieur n’a rien à envier à l’architecture des maisons modernes.
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Le volume, composé de trois modules, est résolument contemporain avec son bardage de bois, sa toiture plate, ses châssis noirs et, surtout, sa grande baie vitrée donnant sur une terrasse de 25 m² orientée plein sud. « L’ouverture vers le soleil a son importance, explique Adelin Leclef, l’architecte qui a dessiné cet habitat d’un nouveau genre. Elle amène non seulement la lumière, mais aussi la chaleur. »
Un point essentiel puisque le Wald-Cube vise à terme l’autonomie. « Nous n’y sommes pas encore, reconnaît notre hôte. Mais nous sommes proches des valeurs passives en termes de consommation de chauffage puisque l’on se situe en dessous des 15 kwh/m² par an. »
Et pour comprendre comment ces indices sont rendus possibles, il faut examiner de plus près l’intérieur des murs composant ce nouveau concept de construction. « Il repose sur la paroi Altar que j’ai mise au point il y a dix ans, explique Adelin Leclef. C’est une ossature en bois provenant des Ardennes remplie de paille produite par une dizaine d’agriculteurs de la région. »
Une dimension locale loin d’être anodine puisque c’est l’essence même de la coopérative « Nous privilégions les circuits courts pour nos matériaux et nous assurons de l’emploi non délocalisable à huit personnes, dont trois notamment grâce à notre atelier situé à Geer où les préfabriqués sont réalisés, précise Vincent Mestdagh, cofondateur d’EcoLodge. Nous souhaitons remettre l’humain au cœur du projet et démocratiser l’accès au logement écologique et, attention, pas juste d’un point de vue financier. »
L’atout de ce logement durable est qu’il est personnalisable à souhait. « On achète une boîte et on en fait ce qu’on veut », explique à ce propos Adelin Leclef. Le gros œuvre est livré fini et isolé, ce qui le rend directement opérationnel. « Il nous faut six semaines pour le construire en atelier, puis une journée ou deux pour l’installer, précise Vincent Mestdagh. La finition intérieure standard est en OSB poncé sans formaldéhyde ajouté. Après, les gens font ce qu’ils veulent. Soit ils l’aménagent eux-mêmes, soit on leur propose les services de nos partenaires locaux. »
Comprenez donc que les techniques (électricité, sanitaires, chauffage, ventilation) et mobiliers sont en supplément. Autre avantage, il peut s’implanter sur n’importe quel terrain. « On possède vraiment une flexibilité par rapport aux méthodes traditionnelles car notre cube est posé sur des pieux », explique Vincent Mestdagh. « Ce n’est pas rien, renchérit Adelin Leclef, car cela nous permet de pouvoir le placer que le sol soit gelé ou humide. Avec ce système, on peut aussi, par exemple, construire en zone inondable car les pieux peuvent être relevés. Idem sur un terrain pentu ou même accidenté, on apprivoise la nature. »
Depuis sa commercialisation en 2018, la démarche séduit car le public visé par les Wald-Cube est varié. Ils peuvent ainsi être destinés aux personnes célibataires, jeunes couples, familles monoparentales, seniors mais également servir de logements sociaux, logements d’urgence, logements pour réfugiés et hébergements touristiques à l’image de l’Abarolodge. « La demande est là, se réjouissent les concepteurs. Nous avons déposé des permis pour vingt-deux unités à la frontière française pour du logement seconde résidence, deux permis pour six logements en habitat groupé à Andenne et à Hannut. Une école technique à Ciney nous a également demandé un atelier pratique. »
On soulignera toutefois qu’avant de se lancer dans l’aventure, il faut impérativement posséder un terrain, surtout si on est un particulier. « On a eu de nombreux appels mais, sans cette donnée, il nous est difficile de réaliser quoi que ce soit, explique Vincent Mestdagh. C’est pourquoi j’en profite pour lancer un appel aux promoteurs immobiliers en développement d’éco-quartiers. Nous sommes conscients des défis que traverse notre société et on veut être une réponse face aux urgences environnementales, démographiques et économiques. »
Un message entendu par la ministre wallonne du Logement, Valérie De Bue, qui s’est montrée séduite par le concept lors de sa visite le 19 janvier dernier. « Son passage nous a surtout permis de sensibiliser les services d’urbanisme à ce type de logement qui peut être différent car certaines communes ne sont pas encore prêtes à s’engager dans des projets plus écologiques ou ne le comprennent pas très bien. Ce pourquoi on doit les faire connaître », conclut Adelin Leclef.
Intéressé(e) par l’acquisition d’un Wald-Cube ? Il vous en coûtera entre 800 et 950 euros brut du m².
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