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«L’immobilier est considéré comme une sorte de valeur refuge»

Sociétés financières.

Entretien - Temps de lecture: 4 min

Avec une valeur de portefeuille qui tourne autour des 3,7 milliards d’euros représentant une superficie totale de près de 2 millions de m2, Cofinimmo est aujourd’hui la première société immobilière belge cotée spécialisée en immobilier et un important acteur sur le marché européen. Elle poursuit activement une politique de diversification géographique et de métiers. Jean-Pierre Hanin, son CEO, confirme la nouvelle stratégie de la SIR belge : croissance dans les soins de santé, optimisation dans le secteur des bureaux et approche opportuniste dans les réseaux de distribution et les partenariats public-privé.

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Améliorer le taux d’occupation de votre portefeuille de bureaux est pour vous une priorité ?

C’est un must absolu. L’année dernière, avec le nouveau comité de direction, nous avons mis au point une stratégie consistant à rebalancer davantage le portefeuille de bureaux du décentralisé vers le centre de Bruxelles. Dans le CBD, on constate qu’il y a un besoin d’immeubles neufs ou d’immeubles qui répondent aux normes actuelles de qualité, de durabilité. On a deux beaux exemples qui sont le Belliard 40 et puis, récemment, le projet Quartz. Nous avons signé un accord avec plusieurs associations européennes (1) qui deviendront usufruitières de cet immeuble. Le contrat a une durée de quinze ans. C’est un projet qui ne sera occupé que fin de l’année prochaine. Il démontre la capacité de Cofinimmo à réaliser des immeubles qui correspondent aux besoins actuels permettant une signature d’un locataire avant même la fin de la réalisation complète du projet. Après quelques années d’absence, les autorités publiques reviennent progressivement sur le marché à la recherche de nouveaux espaces de bureau. Et puis il y a une seconde tendance qui est le coworking, qui prend aussi une partie de l’espace disponible et pas la moins bonne, bien au contraire !

Vous avez axé votre stratégie sur le segment des soins de santé. Un hasard ou une volonté ?

Les soins de santé représentent 50 % de nos activités et nous voulons continuer à grandir dans ce pôle. Nous sommes présents dans quatre pays : la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France.

Cet intérêt pour ce segment de marché est-il dû au vieillissement de la population ?

Non, pas uniquement, car il faut savoir que nous ne sommes pas que dans les maisons de repos et de soins de santé. Nous sommes aussi présents dans une série d’autres actifs comme les cliniques spécialisées, les cliniques psychiatriques, les centres de revalidation et également les centres de premiers soins. La prévention devient un élément extrêmement important pour réduire les coûts de la santé. D’où l’apparition de nouvelles structures qui permettent de décharger les hôpitaux qui se spécialisent davantage dans des secteurs de pointe et à haute valeur ajoutée. Il est important de comprendre l’écosystème de la santé et le rôle que chacun des acteurs joue aujourd’hui et va jouer dans l’avenir pour voir si l’immobilier qui l’accompagne est toujours adéquat ou s’il risque dans dix, quinze ans, de devenir obsolète. Cofinimmo est depuis 2005 active dans les soins de santé. Nous avons acquis un know-how important.

Il y a de nombreuses évolutions dans ce secteur. On parle du numérique, du fait que les gens restent plus longtemps chez eux…

Autre évolution : la création de campus de santé qui interagissent avec l’environnement local et social. Nous sommes heureux de participer aux Pays-Bas avec l’opérateur Fundis à la rénovation lourde d’un centre de revalidation et la démolition et le redéveloppement d’une maison de repos et de soins. L’originalité de la démarche est qu’au-delà de l’enveloppe immobilière, on va créer un centre qui sera ouvert à l’extérieur. Il s’agit d’un concept innovant et, cerise sur le gâteau, c’est l’architecte Thomas Rau qui le réalisera. C’est un très beau projet à valeur sociétale.

Au niveau des actionnaires, vous avez des grands et des petits actionnaires ? Quelle est la proportion ?

Il n’y a pas de registre officiel. On estime que les particuliers représentent à peu près la moitié. Il est intéressant de constater que la Belgique est le pays en Europe où la proportion de sociétés immobilières cotées par rapport à la taille de la Bourse est la plus grande. On dit que les Belges ont une brique dans le ventre. Les SIR présentent l’avantage de ne pas avoir les inconvénients liés à un investissement immobilier direct. Il est clair qu’une conjonction de facteurs externes dont la volatilité boursière plaide en faveur de l’immobilier qui est considéré comme une sorte de valeur refuge.

Comment voyez-vous la situation du marché immobilier en général et plus particulièrement en Belgique ?

La situation varie d’un secteur à l’autre : bureaux, soins de santé, logistique, retail… Je pense qu’il faut rester prudent car personne n’a de boule de cristal. Les signes sont favorables encore une fois pour cette année.

 

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