Le Fidèle Absolu Composer(s): Georges Brassens Performer(s): Jean-Claude Blahat
Le seul arbre qu'il connaissait Sous sa fenêtre florissait C'était le rustique absolu L'homme d'un seul jardin, pas plus
Et les globe-trotters Et les explorateurs Coureurs de forêts vierges Regardaient, étonnés Ce bonhomme enchaîné À sa tige d'asperge
Bonhomme sais-tu pas Qu'il existe là-bas Des forêts luxuriantes Des forêts de Bondy Des forêts de Gastine et de Brocéliande?
Et l'homme répondit "Je le sais bien, pardi Mais le diable m'emporte Si je m'en vais chercher Au diable ce que j'ai Juste devant ma porte"
Je n'ai vu qu'un seul arbre, un seul, mais je l'ai vu Et je connais par cur sa ramure touffue Et ce tout petit bout de branche me suffit Pour connaître une feuille, il faut toute une vie Si l'envie vous prenait de vous pendre haut et court Soyez gentil, ne vous pendez pas à mon arbre!
Il n'avait jamais voyagé Plus loin que l'ombre du clocher C'était l'autochtone absolu L'homme d'un seul pays, pas plus
Et les globe-trotters Et les explorateurs Tous les gens du voyage Regardaient étonnés Cet être cantonné Dans son petit village
Bonhomme sais-tu pas Qu'il existe là-bas Derrière tes montagnes Des pays merveilleux Des pays de cocagne
Et l'homme répondit "Je le sais bien, pardi Mais le diable m'emporte Si je m'en vais chercher Au diable ce que j'ai Juste devant ma porte"
Je n'ai vu qu'un village, un seul, mais je l'ai vu Et ses quatre maisons ont su combler ma vue Et ce tout petit bout de monde me suffit Pour connaître une rue, il faut toute une vie Si l'envie vous prenait de tirer le canon Soyez gentil, ne tirez pas sur mon village
Il n'avait jamais embrassé Personne que sa fiancée C'était le fidèle absolu L'homme d'un seul amour, pas plus
Et les globe-trotters Et les explorateurs Friands de bagatelle Regardaient étonnés Ce bonhomme enchaîné À son bout de dentelle
Bonhomme sais-tu pas Qu'il existe là-bas Des beautés par séquelles Et qu'on peut sans ennui Connaître mille nuits De noces avec elles?
Et l'homme répondit "Je le sais bien, pardi Mais le diable m'emporte Si je m'en vais chercher Loin d'ici ce que j'ai Juste devant ma porte"
Je n'ai vu qu'un amour, un seul, mais je l'ai vu Et ce grain de beauté a su combler ma vue Et ce tout petit bout de Vénus me suffit Pour connaître une femme, il faut toute une vie Si l'envie vous prenait de courir les jupons Soyez gentil, ne courez pas après ma belle
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