LES MAROLLES
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En forme de triangle isocèle, le quartier des Marolles se compose de 7 rues, dont le contour est limité à partir de la Porte de Hal par le côté impair de la rue Haute, jusqu'au côté impair de la rue des Faucons, dit " de Beuilestroet " (rue du Bourreau), par les anciens habitants bruxellois.
Ensuite, prolongeant celle-ci, la rue Wynants anciennement rue des Sabots ou en Bruxellois de "Blokstroet", face au Palais de Justice et ce jusqu'au coin formant la Place Jean Jacobs ou "Kattenhof".
À l'intérieur de ce triangle, il y a effectivement 10 rues :
Rue de l'Abricotier (Bloumpanchgank)
Rue Demonceau
Rue de Montserrat
Rue Evers
Rue de la Prévoyance
Rue aux Laines
Rue des Prêtres
Rue des Faisans
Rue Breughel
Rue Héger Bordet
Ces trois dernières rues, bien que situées dans le triangle des Marolles, font partie de l'Hôpital Saint-Pierre et de l'Institut Bordet, et n'ont aucunes habitations particulières.
Les Marolles, évidemment ce n'est pas Bruxelles, un climat spécial et un spectacle permanent le long des rues y découvrent le caractère et les moeurs d'une population dont le flux et le reflux donnent son rythme à ses métamorphoses. Dans la cité c'est un îlot où l'air est différent et dont les habitants dans leurs joies et leurs préoccupations forment une seule masse mouvante. C 'est ce qui fait des Marolles une sorte de fief citadin, un domaine ancestral, une réserve humaine, une chasse gardée intégrant tout nouveau venu de bonne volonté. Au fond, cela assure peut-être une certaine invulnérabilité à ces Marolles devenues contestataires pour qu'on ne les efface pas de la topographie urbaine sur laquelle elle figure depuis ce XVIIe siècle au cours duquel les Soeurs Apostolines ou Marolles installèrent un modeste couvent non loin du Bovendal où l'on hébergeait les Marie-Madeleine de l'époque surprises à vouloir franchir les portes des enceintes pour multiplier leurs séductions parmi les soldats, les tisserands et les drapiers. À peine familiarisées avec le mode de vie des gens de l'endroit, les Soeurs Apostolines durent faire face aux ravages de la peste qui s'était abattue sur les ruelles après avoir terrorisé l'Angleterre et la Hollande. Autour de l'Eglise de la Chapelle, cernée des balustrades de son cimetière, c'était la désolation. Le fléau frappait aveuglément toutes les familles. L'abnégation des Soeurs Apostolines fit l'admiration de tous. On ne parlait plus que d'elles en les appelant surtout les Marolles. Leur oratoire consacré à la Vierge Noire de Montserrat devint un haut lieu de prières. C'était aussi aux Marolles que le couvent le plus beau et le plus ancien de Bruxelles dressait ses façades.
Extrait de " La Revue de Bruxelles " n° 7 - 1972, pp 77-78
" Le quartier sans nom qui devint les Marolles " par Jacques Peyral.
astableeft, en dat in a kas !
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