Cooper a dit qu'ils lui avaient été fournis par un informateur anonyme,
surnommé "Cantwheel", et on ne sait pas vraiment d'où ils viennent, en fait.
Voir à ce sujet un extrait, ci-joint, de mon livre OVNIS vers la fin du
secret ?
L'analyse de ces documents suggère fortement qu' ils ont été
manipulés, ce qui amène à suspecter une dose de "désinformation amplifiante",
selon le principe : mélanger des vérités avec des mensonges qui seront vite
dénoncés. Je signale que l'auteur du livre Clear Intent, justement
cité par Greslé p. 9 (Greenwood et non pas Randle, mais Randle aussi !) est de
ceux qui ont totalement rejeté les documents de Cooper...
Il y a deux
documents nouveaux, signés Roosevelt, au début du livre, qui n'échappent pas à
cette critique. Un élément qui me paraît particulièrement suspect est la
découverte supposée d'un "moteur atomique" et de matières fissiles (U 235,
plutonium) à bord d'une soucoupe en1941 ou 1942, qui aurait aidé les Américains
à fabriquer leurs premières bombres atomiques... Là, ça "craint" énormément
!
Quand j'aurai fini la traduction du livre de Leslie Kean, j'espère fin
juillet, je me propose de revenir là-dessus plus en détail dans un nouvel
article.
Cordialement
G.B.
EXTRAIT:
Extrait
de mon livre OVNIS. Vers la fin du secret ? (JMG,2010)
Chapitre
7 Révélations spectaculaires et désinformationn pages 266 à 270
1998-1999 : une avalanche de nouveaux de documents
Les critiques virulentes contre le document
SOM1-01 sonnaient-elles le glas de laffaire Majestic-12 ? Pas du tout, car une
nouvelle vague, plus importante, ne tarde pas à arriver : un premier lot de 125
pages en 1998, puis un paquet plus important encore en 1999, le total
atteignant alors près de 2 000 pages. Depuis lors, dautres documents ont
encore fait leur apparition, mais en moins grand nombre, semble-t-il, et de
moindre intérêt. Le contenu du premier
lot, de 1998, porte toujours sur la découverte et létude secrète des ovnis
accidentés, à partir de 1947. Ce sont le Dr Robert Wood et son fils Ryan qui en
dévoilent lexistence à une conférence à New Haven le 11 octobre 1998. Le Dr
Wood est lun des chercheurs les plus réputés en ufologie. Docteur en physique
de luniversité Cornell, il a fait toute sa carrière à des postes de
responsabilités dans lindustrie aérospatiale américaine, notamment la société
McDonnell-Douglas. Son fils Ryan est un ingénieur en informatique qui a
travaillé dans de grandes entreprises : Intel, Digital, Toshiba.
Les Wood étudiaient depuis un certain temps
ces documents qui leur avaient été fournis par le chercheur californien Timothy
Cooper. Celui-ci dit les avoir reçus dun agent des services secrets quil
appelle Cantwheel, mais dont il ne donne pas lidentité véritable. Ces
documents sont rendus disponibles en novembre sur internet, sur le site de
Joseph Firmage, un jeune homme daffaires qui a fait fortune dans
linformatique à la Silicon Valley, et qui sest reconverti de manière
spectaculaire dans la recherche sur les ovnis (11). Signalons quil sen est
maitenant retiré et na ainsi fait quune brève carrière ufologique. Pour sa
part, le Dr Wood les publie sous forme dune brochure de 190 pages de grand
format, The Majestic Documents,
reprenant également les documents précédents (12).
Une fois de plus, les critiques pleuvent.
Certaines sont graves et il devient vite évident que ces documents sont pour la
plupart, sinon en totalité, des fabrications, en dépit des arguments de Wood
père et fils. Il serait beaucoup trop long de les détailler, mais donnons quand
même ici une idée de ce débat, ainsi que du contenu des documents, qui nest
pas non plus sans intérêt. Le premier document est une curieuse étude, datée de
juin 1947 et signée par les deux grands physiciens Robert Oppenheimer et Albert
Einstein, intitulée Relations avec les habitants de corps célestes. Le texte
est intéressant, mais comporte des fautes bizarres, dès le titre. Le mot
céleste est écrit en anglais celestrial
au lieu de celestial, ce qui fait
douter. Dans une analyse convaincante, le physicien Bruce Maccabee déclare le
document faux. A cela Wood répond quEinstein, le véritable auteur, ne
maîtrisait pas bien langlais, et sa secrétaire non plus !
Les documents suivants tournent autour de la
découverte dun ou plusieurs véhicules accidentés en juillet 1947. Il y est
question, bien sûr, du crash de Roswell, mais les choses se compliquent un peu.
Ce sont :
- une
instruction (Field Order) donnée
début juillet à une unité spécialisée, la Interplanetary
Phenomenon Unit (IPU) de se rendre immédiatement sur les lieux ;
- le
résumé de lIPU, document de sept pages daté du 22 juillet. Celui-ci décrit
sommairement la découverte de deux objets volants entre le 4 et le 6 juillet,
lun près de Corona, site LZ-1 (LZ, pour Landing
Zone) on reconnaît là le ranch de Brazel - et lautre à environ 30 km au
sud-ouest de Socorro, près dOscura Peak, proche du site de lexplosion de la
première bombe atomique. Sur ce deuxième site, on a trouvé cinq cadavres,
denviron 1,50 m de haut, la peau gris rose, pas de cheveux, le corps mince,
vêtus dune combinaison ajustée, à lépreuve du feu. Ils sont sexués mais de
manière peu visible. Dautres corps ont été trouvés près du site LZ-1, ainsi
que des parties de corps danimaux à lintérieur de lappareil à LZ-2. Peu
après la découverte, quatre techniciens sont tombé gravement malades et trois
sont morts dhémorragie ;
- une
instruction donnée le 8 juillet au général Twining de se rendre à White Sands
pour faire une évaluation des ovnis qui y sont conservés ;
- un
rapport de Twining du 16 juillet, de trois pages, intitulé Air Accident Report, qui décrit la
soucoupe trouvée près de Victorio Peak (site absent de la carte routière du
Nouveau-Mexique : faut-il comprendre Oscura Peak ?), en forme de beignet
denviron 10 m de diamètre (35 pieds). A lintérieur, un compartiment suggère
la présence possible dun moteur atomique. Les scientifiques allemands de
Fort Bliss et White Sands (cest là quétait notamment von Braun) nont pu
identifier cet appareil comme un engin secret humain. Selon Oppenheimer et von
Karman, cest le corps même de lappareil qui pourrait faire partie du système
de propulsion (une idée qui figurait déjà dans le livre du colonel Corso :
lappareil pourrait se charger électriquement
) ;
- un
mémorandum du CIG ( Central Intelligence
Group, précédant la CIA qui va être mise en place le 18 septembre, le même
jour que lUS Air Force). Daté du 19 septembre, et signé Hillenkoetter
(Directeur du CIG puis de la CIA dans la foulée), ce texte dune seule page
dévoile lexistence dun troisième site, à 50 km (30 miles) à lest du terrain
daviation dAlamogordo (plus tard Holloman), découvert le 5 juillet !
- vient
ensuite un Mission Assessment, de
19 pages, daté du 19 septembre, qui inaugure le sigle ULAT pour désigner les
ovnis ( Unidentified Lenticular Shaped
Aerodyne ). Là, il y a un petit
problème : les deux zones de crash sont inversées. LZ-1 est placée près de
Socorro ;
- enfin,
une pièce importante, non datée mais écrite daprès le contexte en 1952, le
Premier rapport annuel du Groupe Majestic-12. De nouvelles précisions sont
apportées, sans toutefois clarifier complètement ce scénario daccidents en
série. On y évoque léjection à haute altitude dun cylindre de sauvetage (escape cylinder) à la suite dune
collision entre deux soucoupes dorigine interplanétaire. Des cinq corps
retrouvés, deux étaient dans le cylindre. Mais la suite nest pas claire,
envisageant lhypothèse assez incroyable dune collision avec un appareil
expérimental (on a observé la fusion de trois spots radar). Mais après tout,
quen savons-nous ?
Ces pages ont été, bien entendu, passées au
crible par les sceptiques et, dès les premiers jours a éclaté une première
grenade, le mot retro-virus qui apparaît dans le document de 1952. Or le mot
nexistait pas encore à cette date. Le physicien Jack Sarfatti, qui se situe
sur laile avancée de lufologie américaine (il a eu une rencontre rapprochée
impressionnante dans son enfance) a recommandé aux Wood dadmettre lerreur,
mais ils nont pas voulu reculer, même sur ce point. Un autre gros pépin a été
la mention dune vieille légende ufologique, la disparition dun régiment
Néo-Zélandais à Gallipoli, dans les Dardanelles en 1915. Or il a été prouvé que
cette histoire était fausse. Erreur fatale, proclame alors Barry Greenwood,
de plus en plus sceptique, dans son bulletin Just Cause !
Pour couronner le tout, Timothy Cooper finit
par être soupçonné de les avoir fabriqués, y compris le document SOM1-01. Le
Britannique Timothy Good dévoile en septembre 1999 que certains défauts
typographiques apparaissent à lidentique sur des lettres quil a reçues de
Cooper. Est-ce le coup de grâce ? Certains lannoncent déjà, comme Jan Aldrich,
ancien militaire très hostile à toutes ces histoires (Roswell compris), qui
sexclame sur internet : Clouons tous ces dindons ! (Lets nail these turkeys!). Cela dit, sur cette question des
défauts typographiques notés par Timothy Good, le Dr Wood réplique quil a fait
étudier le problème par un expert, or celui-ci na pas jugé largument décisif,
car ce type de défaut peut être commun à de nombreuses machines.
Si ces documents sont faux, vient alors la
question : qui les a donc fabriqués et dans quel but ? La plupart des
sceptiques ne poussent pas très loin la réflexion : pour eux, ce sont des faux
fabriqués par des escrocs qui veulent faire croire à toutes ces calembredaines
! Qui croire ? En réalité, cette énorme quantité de documents apparus de
manière mystérieuse ces dernières années pourrait bien illustrer ce processus
de divulgation progressive de linformation, déjà évoqué plus haut, qui serait
poursuivi par certains services secrets désireux de débloquer à terme le verrou
du secret, mais sans provoquer une explosion médiatique. Le jeu consisterait à
toujours maintenir le doute en fabriquant des documents délibérément entachés
derreurs. Ainsi, de linformation est mise en circulation mais on empêche
lopinion de semballer. On pourrait comparer cela aux barres de contrôle dune
pile atomique qui lempêchent dexploser (si tout va bien). Au congrès
international de Laughlin, de mars 2000 au Nevada, les Wood père et fils ont
encore défendu avec une belle énergie leur point de vue radical, à savoir que
ces documents sont essentiellement authentiques. Ils sont dailleurs attelés à
une lourde tâche, lanalyse de plus de mille pages de nouveaux documents quils
ont reçues de Timothy Cooper en 1999, et quils ont lintention de divulguer
progressivement sur internet. Jai soumis à Ryan Wood cette idée de divulgation
progressive avec des erreurs délibérées, mais je ne lai visiblement pas
ébranlé. Il ne semble pas que la question ait beaucoup avancé depuis lors.
Lautre hypothèse, plus brutale, reste bien sûr celle de la désinformation amplifiante,
pour discréditer lufologie. Celle-ci semble être pertinente dans dautres cas,
comme laffaire Bennewitz, et quelques autres épisodes de révélations trop
sensationnelles, quil faut rappeler maintenant, en revenant en arrière au
début des années quatre-vingts.