A Toulouse comme ailleurs des milliers de personnes scrutent les mystères du
ciel./Photo DDM, Thierry Bordas
La queue de baleine lumineuse observée début juin, dans le ciel toulousain ?
«Nous navons pas pu recouper le témoignage. Il ny a que lobservateur qui la
vue», regrette Jacques Patenet. Cet ancien directeur du très sérieux Geipan, le
groupe détudes et dinformations sur les phénomènes aérospatiaux non
identifiés, dépendant du Cnes, le centre national des études spatiales de
Toulouse, na pas lâché sa passion depuis quil est parti à la retraite. Au mois
de mars, il est devenu le responsable national de Mufon France, un réseau
mutualisé de collectes de données, très influent aux États-Unis, qui compte des
dizaines de milliers de membres dans le monde. Les yeux tournés vers le ciel,
ces enquêteurs de létrange traquent tout ce qui sort de lordinaire au-dessus
de nos têtes.
«Nous leur proposons une méthodologie, via des grilles dinterprétation des
phénomènes observés. Nous les guidons dans leur recherche».
Car Jacques Patenet est dabord un scientifique rationaliste. Pas question de
délirer sur les petits hommes verts. «Quil y ait des formes de vies
extraterrestres dans lunivers, cest probable. Mais que des civilisations
identiques à la nôtre, même à quelques milliers dannées près, se croisent,
cest plus compliqué».
Alors comment interpréter les anomalies et les phénomènes non identifiés
aperçus dans le ciel ?
«Ces observations restent mystérieuses jusquau jour où on peut les
expliquer, tempère Jacques Patenet. Pendant longtemps, des pilotes davions ont
décrit des grandes traînées lumineuses intenses. Des sprites. Il a fallu prendre
de la hauteur avec les astronautes pour comprendre quil sagissait dorages à
très hautes altitudes»
La science finirait donc par tout expliquer ?
«Attention, je ne dis pas quil ne peut pas se produire des choses étranges. Je
nexclus rien», souligne le directeur de Mufon France. Il remarque quand même
que les histoires les plus extraordinaires sont aussi les plus anciennes. Quand
on connaissait moins bien notre environnement. Comme à Cussac, en Ardèche, en
1954, où des enfants ont vu des «Martiens» débarquer dune soucoupe volante
Il
ny a pas eu de suite à cette prise de contact. «Peut-être quun jour, on
tombera sur un truc incroyable», veut croire Jacques Patenet. Seule certitude,
depuis le début de lannée, les ufologues de la région nont rien eu à se mettre
sous la dent. Ce qui nest pas une raison pour arrêter de scruter le ciel. Et
ses mystères.
Deux sites internet incontournables avec celui du Geipan : mufon-france.fr et
les-rencontres-ufologiques.com
Ancien directeur du Geipan, le groupe détudes et dinformations sur les
phénomènes aérospatiaux non identifiés, Jacques Patenet consacre sa retraite aux
mystères du ciel.
Gilles-R. Souillés