Voltaire (21 november 1694 30 mei 1778)
De Franse schrijver Voltaire, pseudoniem van François-Marie Arouetwerd werd op 21 november 1694 geboren in Parijs. Zie ook mijn blog van 21 november 2006.
Poème sur le désastre de Lisbonne (1756)
O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D'inutiles douleurs éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : " Tout est bien " ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses.
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés :
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours !
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous : " C'est l'effet des éternelles lois
Qui d'un Dieu libre et bon nécessitent le choix " ?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :
" Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes " ?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?
Lisbonne, qui n'est plus, eut-elle plus de vices
Que Londres, que Paris, plongés dans les délices ?
Lisbonne est abîmée, et l'on danse à Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages :
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes,
Ma plainte est innocente et mes cris légitimes. [...]
Un jour tout sera bien, voilà notre espérance ;
Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion.
Les sages me trompaient, et Dieu seul a raison.
Humble dans mes soupirs, soumis dans ma souffrance,
Je ne m'élève point contre la Providence.
Sur un ton moins lugubre on me vit autrefois
Chanter des doux plaisirs les séduisantes lois :
D'autres temps, d'autres moeurs : instruit par la vieillesse,
Des humains égarés partageant la faiblesse,
Dans une épaisse nuit cherchant à m'éclairer,
Je ne sais que souffrir, et non pas murmurer.
Un calife autrefois, à son heure dernière,
Au Dieu qu'il adorait dit pour toute prière :
" Je t'apporte, ô seul roi, seul être illimité,
Tout ce que tu n'as pas dans ton immensité,
Les défauts, les regrets, les maux et l'ignorance. "
Mais il pouvait encore ajouter l'espérance.
De Amerikaans-Poolse schrijver Isaac Bashevis Singer werd geboren op 21 november 1904 als Isaac Hertz Singer in Radzymin, Polen. Zie ook mijn blog van 21 november 2006.
Uit: Satan in Goray
In the year 1648, the wicked Ukrainian hetman, Bogdan Chmelnicki, and his followers besieged the city of Zamosc but could not take it, because it was strongly fortified; the rebelling haidamak peasants moved on to spread havoc in Tomaszow, Bilgoraj, Krasnik, Turbin, Frampol and in Goray, too, the town that lay in the midst of the hills at the end of the world. They slaughtered on every hand, flayed men alive, murdered small children, violated women and afterward ripped open their bellies and sewed cats inside. Many fled to Lublin, many underwent baptism or were sold into slavery. Goray, which once had been known for its scholars and men of accomplishment, was completely deserted.
For weeks after the razing of Goray, corpses lay neglected in every street, with no one to bury them. Savage dogs tugged at dismembered limbs.
The handful who survived left the town and wandered away. It seemed as though Goray had been erased forever. (pages 3-4)
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Now Rechele was alone in the house on the night before Yom Kippur, and only a few hours previously a corpse had been taken away. Rechele wanted to go out into the street and call people to her, but she was afraid to open the door in the dark passageway. She pursed her lips to shout, but the cry would not leave her throat. Terrified, she threw herself on the bench-bed, rolled up into a ball, and covered herself with the comforter. From somewhere a low mutter reached her ears. The sound seemed to come from beneath the earth, and it appeared to Rechele that it was the chanting of Kol Nidre. But then it dawned on her that it was the dead who were chanting, and she knew that whosoever hears the Kol Nidre of the dead would not live out the year. (page 66)