De Franse schrijver en filosoof Albert Camus werd geboren op 7 november 1913 in Mondovi, Algerije. Zie ook mijn blog van 7 november 2006 en ook mijn blog van 7 november 2007 en ook mijn blog van 7 november 2008.
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Uit: l'Étranger
J'ai pris le tram pour aller à l'établissement de bains du port. Là, j'ai plongé dans la passe. Il y avait beaucoup de jeunes gens. J'ai retrouvé dans l'eau Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau dont j'avais eu envie à l'époque. Elle aussi, je crois. Mais elle est partie peu après et nous n'avons pas eu le temps. Je l'ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j'ai effleuré ses seins. J'étais encore dans l'eau quand elle était déjà à plat ventre sur la bouée. Elle s'est retournée vers moi. Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait. Je me suis hissé à côté d'elle sur la bouée. Il faisait bon et, comme en plaisantant, j'ai laissé ma tête en arrière et je l'ai posée sur son ventre. Elle n'a rien dit et je suis resté ainsi. J'avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré. Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement. Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis. Quand le soleil est devenu trop fort, elle a plongé et je l'ai suivie. Je l'ai rattrapée, j'ai passé ma main autour de sa taille et nous avons nagé ensemble. Elle riait toujours. Sur le quai, pendant que nous nous séchions, elle m'a dit : "Je suis plus brune que vous." Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir. Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel. Quand nous nous sommes rhabillés, elle a eu l'air très surprise de me voir avec une cravate noire et elle m'a demandé si j'étais en deuil. Je lui ai dit que maman était morte. Comme elle voulait savoir depuis quand, j'ai répondu : "Depuis hier." Elle a eu un petit recul, mais n'a fait aucune remarque. J'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas de ma faute, mais je me suis arrêté parce que j'ai pensé que je l'avais déjà dit à mon patron. Cela ne signifiait rien. De toute façon, on est toujours un peu fautif.
Le soir, Marie avait tout oublié. Le film était drôle par moments et puis vraiment trop bête. Elle avait sa jambe contre la mienne. Je lui caressais ses seins. Vers la fin de la séance, je l'ai embrassée, mais mal. En sortant, elle est venue chez moi.
Quand je me suis réveillé, Marie était partie. Elle m'avait expliqué qu'elle devait aller chez sa tante. J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé : je n'aime pas le dimanche. Alors, je me suis retourné dans mon lit, j'ai cherché dans le traversin l'odeur de sel que les cheveux de Marie y avaient laissée et j'ai dormi jusquà dix heures.
Albert Camus (7 november 1913 4 januari 1960)
Portret door John Spooner
De Nederlandse dichter en schrijver Albert Helman werd geboren op 7 november 1903 in Paramaribo. Zie ook mijn blog van 7 november 2006 en ook mijn blog van 7 november 2008.
Sonnet
Wij hebben haar samen vermoord, nietwaar?
(Helêne Swarth)
Wij hebben haar samen vermoord, nietwaar,
in het holst van de nacht vermoord...
haar kreten heeft niemand immers gehoord,
en jij hebt haar gelegd op de baar....
En ik heb haar smeeken toch wel gesmoord,
en die doek geslagen om haar...
En je bent daarom toch geen moordenaar,
want ze sluimert nu ongestoord.
Mij verraden zul je toch immers niet doen?
O, kijk, hoe ze sluimert zoo zacht...
o mijn Trots, ben je nu tevreden, zeg,
voor al-tijd gaat ze nu immers weg...
weg, weg, in de eeuwige donkere nacht...
lach nu, want ze is jou toch vermoord ten zoen.
Regentijd
II
Het druipt op de daken
met klikjes en klakjes...
wat tikkelt de regen eentonig getak.
en 't druppelt omlaag
nu weer sterker, dan zwakjes.
of iedere tik een nieuw bloemetje brak...
Het snikt in mijn ziele
gefluisterde klachtjes...
de tranen ze tikk'len met teeder geluid....
en diep in mijn ziele
daar schreit het heel zachtjes...
ach, wist ik wat schreien-om-regen beduidt...
III
De dag is zoo oud,
zoo oud wel als jaren...
de regen valt treuriglijk
sijpelend neer.
'k Wou dat weer de
dagen der lente er waren,
maar droef is de hoop,
dat ze ooit wederkeer'...
De dag is zoo nat
en zoo donker en droevig...
hier dringen de trieste
geluiden der straat...
En harten van menschen
zijn ach, zoo behoevig,
als dag ze niets meer
dan haar droefenis laat.
Albert Helman (7 november 1903 - 7 oktober 1996)
Portret door Erwin de Vries
De Franse schrijver, scenarioschrijver, essayist, dichter, journalist en fotograaf Pierre Bourgeade werd geboren in Morlanne op 7 november 1927. Hij was een afstammeling van Jean Racine en een schoonbroer van de schrijfster Paule Constant. Bourgeade liet een veelzijdig werk na en was een erfgenaam van Sade en Georges Bataille. In de jaren 60 veroorzaakte hij schandalen met zijn geschriften. Bourgeade schreef in een snelle, efficiënte stijl over zijn geliefde thema's: de geschiedenis, de grote lotsbestemmingen, seks en erotiek, eenzaamheid en de onkunde om zichzelf te kennen. Hij was bevriend met Man Ray en Pierre Molinier en fotografeerde ook naakten in wit-zwart. Hij schreef verschillende romans noirs. Bougeade kreeg in 1998 de Grand Prix Paul-Féval de littérature populaire van de Société des Gens de Lettres voor Pitbull. Pierre Bourgeade overleed op 12 maart van dit jaar.
Uit: Bloc-notes
« Pardon » ! Arrivant du Sud-Ouest, je prends, devant la gare Montparnasse, le 96, qui a pour terminus la Porte des Lilas, et qui me conduira en vingt minutes à lOdéon, où jhabite. Il reste quelques places. Je masseois, côté droit, en face dune grande jeune fille aux yeux bleus, vêtue dune veste en cuir et dun jean. Sans que je le fasse exprès, mes genoux effleurent les siens. Elle me jette un regard irrité, et se met légèrement en biais, afin que nous ne nous touchions pas. Où ai-je lu quelque chose à propos dun regard aussi bleu quirrité ?
Mais, dans La Science des rêves, bien sûr ! On se souvient que Freud, travaillant à lInstitut de Physiologie, et dont le service commençait de bonne heure, était arrivé plusieurs fois en retard au laboratoire. Son vieux maître et ami, Brücke, un jour, eut à lattendre. Freud dut affronter non seulement un mot de reproche, mais encore, écrit-il, « le regard de ses terribles yeux bleus » sous lequel il se sentit « défaillir ». Bien des années après, Freud rêve quil est attablé avec un autre de ses amis défunts, P., et que, sous son regard, « P. devient pâle, évanescent, ses yeux prennent une nuance bleue maladive, enfin il se dissout »
Ce rêve est remarquable, entre autres, en ce quil montre le rêveur retournant à son avantage une situation dont lui-même se trouva victime dans le passé, mais ceci est une autre histoire. Revenant au réel, et fort des pouvoirs queut Freud de dissoudre son voisin (qui sait si je ne suis pas en train de rêver ?), je cherche à regarder la jeune fille dans les yeux. Elle a changé de place, sans que je men sois aperçu. Le bus démarre. Puisque jévoque Vienne, je suis la pente de ma rêverie, et je me mets à penser à Peter Handke. Na-t-il pas plusieurs fois traversé Paris, alors quil habitait Créteil, je crois, en humain étranger au monde dont il faisait partie ? Tandis que le 96 descend la rue de Rennes, je me rappelle avec une douloureuse précision un texte de lui, où on le voit aller, dans le Nord de la ville, retrouver sa maîtresse, une amie, avec qui, quoiquils fassent lamour, il ne se passe rien. Ce roman surprenant sappelle LHeure de la sensation vraie. Il témoigne de létrange génie de Handke, et de son traducteur, remarquable écrivain, Georges-Arthur Goldschmidt.
Pierre Bourgeade (7 november 1927 12 maart 2009)
De Chileense schrijver Antonio Skármeta werd geboren op 7 november 1940 in Antofagasta. Zie ook mijn blog van 7 november 2008.
Uit: Der Dieb und die Tänzerin (El baile de la Victoria, vertaald doorWilli Zurbrüggen)
Ángel Santiagos Sinne waren plötzlich wach und gespannt, als fürchtete er, jemand könnte ihre Unterhaltung belauschen und ein falsches Wort seine Freiheit gefährden. Vorsichtig sagte er:
»Nein, Señor Santoro. Ich werde Sie nicht umbringen.«
Der Direktor nahm die Lampe, die über dem Schachbrett hing, und drehte sie so, daß ihr Strahl wie der eines Suchscheinwerfers auf das Gesicht des Jungen fiel. Er hielt sie wortlos eine ganze Weile so, ließ sie dann wieder herunter und versetzte ihr einen Stoß, daß ihr Lichtstrahl von einer Wand zur anderen schwang.
Er schluckte und seine Stimme klang gebrochen:
»Was mich betrifft, so war meine Beteiligung in jener Nacht ein Akt der Liebe.
Auch unsereins wird hinter diesen Gittern verrückt vor Einsamkeit.«
»Halten Sie den Mund, Mann.«
Der Direktor ging im Zimmer auf und ab, als suchte er auf dem Zementboden nach Worten. Schließlich blieb er vor dem jungen Mann stehen und wickelte sich mit dramatischer Langsamkeit den Schal vom Hals. Ohne ihm in die Augen zu sehen und mit einer Geste unerwarteter Demut, hielt er ihm den Schal hin.
»Er ist zwar alt, aber er hält warm.«
Ángel rieb ihn mit angewiderter Miene zwischen den Fingern. Um Santoro nicht ins Gesicht sehen zu müssen, hielt er den Blick auf das Foto des Präsidenten der Republik gerichtet, dem einzigen Schmuck auf der von Feuchtigkeit zerfressenen Wand.
»Es ist ein guter Schal. Aus Alpaca. Alpaca aus Peru.«
Ein Frösteln durchlief ihn, er hob den Blick und schaute dem Jungen direkt in die Augen. Die Worte ein Akt der Liebe hatten das Antlitz des Jungen erglühen lassen, als hätte er Brennstoff getrunken. Seine Ohren hatten eine scharlachrote Farbe angenommen.
»Kann ich jetzt gehen, Señor Santoro?«
Der Direktor machte eine Bewegung, als wollte er sich von dem Jungen verabschieden, doch Ángels eisiger Blick hielt ihn zurück. Gleichsam Sympathie heischend, breitete er resigniert die Arme aus.
»Nimm den Schal mit, Junge.«
»Es würde mich ekeln, etwas von Ihnen zu besitzen.«
Antonio Skármeta (Antofagasta, 7 november 1940)
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