De Duitse schrijver Günter de Bruyn werd op 1 november 1926 geboren in een katholiek arbeidersgezin in Berlijn. Zie ook mijn blog van 1 november 2008 en ook mijn blog van 1 november 2009.xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Uit: Als Poesie gut
Henriette war zwölf Jahre alt, als ihr eine Tante, die sie im Nähen unterrichtete, insgeheim anvertraute, daß sie bald Braut werden sollte, auch den Namen des Bräutigams und den Tag der Verlobung verriet sie ihr schon. Henriette war glücklich darüber, nun bald schön
gekleidet am Arm des Bräutigams spazierengehen zu dürfen, mehr Taschengeld als zwei Groschen im Monat zu erhalten und vielleicht sogar von den besseren Gerichten mitessen zu dürfen, die der Vater immer erhielt. Sehnlich wurde der angegebene Tag also erwartet, doch verstrich der Vormittag wie jeder andere, und erst beim Mittagessen kündigte sich durch eine Frage des Vaters das große Ereignis an. Er wollte von ihr nämlich wissen, ob sie lieber einen Rabbiner oder einen Doktor heiraten möchte, und sie entgegnete, wie es sich gehörte: jeder väterliche Entschluß sei ihr recht. Am Nachmittag verriet ihr die Mutter des Bräutigams Namen und ermahnte sie, sich ihm gegenüber gut zu benehmen. Am Abend mußte sie im Vorzimmer warten, bis man den Kontrakt aufgesetzt und unterschrieben hatte. Vor dem Notar und zwei Zeugen mußte sie ihre Zustimmung geben, worauf der Bräutigam ihr die Hand küßte und mit ihr in die Festgesellschaft ging.
Enttäuschend für sie waren die anderthalb Jahre, die sie bis zur Hochzeit noch warten mußte. Zwar erhielt sie nun sechs statt zwei Groschen im Monat, aber von schöneren Kleidern und besserem Essen war so wenig wie von Spaziergängen des Brautpaares die Rede, und jeden Abend mußte sie Stunden von entsetzlicher Langerweile durchleiden, wenn der Bräutigam kam, um mit dem Vater Karten zu spielen, denn sie mußte neben ihm sitzen, obwohl sie vom Kartenspiel nichts verstand. Allein war sie mit dem Versprochenen niemals.
Nur abends beim Abschied im Hausflur kam es manchmal zu Zärtlichkeiten, die ihr angenehm waren, aber in ihrer Bedeutung nicht klar. Als jemand ihr weismachte, die Kinder entstünden dadurch, daß
man zu oft an einen bestimmten Mann denke, fürchtete sie, durch vorzeitige Niederkunft in Schande geraten zu können, weil ihr Künftiger doch dauernd in ihren Gedanken war.
Günter de Bruyn (Berlijn, 1 november 1926)
De Nederlandse priester, theoloog en dichter Huub Oosterhuis werd geboren in Amsterdam op 1 november 1933. Zie ook mijn blog van 1 november 2008 en ook mijn blog van 1 november 2009.
Lichtverhaal
Schitterend licht uit duizend bewegingen water wind over water prevelend aanstormend opspattend water
zoals ik ziende de zon op het water het eeuwige licht denk zo, mijn ogen verdwalend in waterlichtverte, denk ik dat gij bestaat
die over donkere afgrond licht heeft geroepen - schittergedachte
schitterlichtverteverhaal.
Huub Oosterhuis (Amsterdam 1 november 1933)
De Franse schrijver Henri Troyat werd geboren in Moskou op 1 november 1911. Zie ook mijn blog van 1 november 2009.
Uit: La Traque
Nous étions fiers de vivre entre ces murs où sétait écoulée sa jeunesse, de nous promener dans le parc où il avait flâné lui-même en composant ses premiers vers, de respirer lair qui avait empli ses poumons alors quil souriait encore à lavenir. Nous apprenions par cur, avec dévotion, ses moindres poèmes et nous abhorrions lhomme qui lavait tué en duel, à lâge de trente-sept ans, pour une stupide histoire de marivaudage mondain. Toutes les péripéties du drame nous étaient connues : la légèreté de la femme du poète, la très jolie et très sotte Nathalie, les galanteries déplacées de ce chevalier-garde dorigine française, Georges de Heeckeren dAnthès, qui samusait à la courtiser ouvertement, les louches manuvres du père adoptif de dAnthès, le baron de Heeckeren, ambassadeur des Pays-Bas en Russie, les lettres anonymes infamantes qui circulaient dans Saint-Pétersbourg sur la prétendue infortune conjugale de Pouchkine, la fureur démente de celui-ci, la dérobade du gandin, lequel, pour se laver de tout soupçon, épousait, in extremis, Catherine, la propre sur de Nathalie, mais nen continuait pas moins à poursuivre cette dernière, en public, de ses assiduités, le scandale enfin, la rencontre sur le terrain, le coup de feu fatal, la stupeur indignée de la Russie, la dégradation et lexpulsion de dAnthès hors des frontières... »
« Quand je quittai le lycée, en juin 1869, il y avait trente-deux ans que Pouchkine était tombé sous la balle de dAnthès. Mais pour moi, pour nous tous, les pensionnaires de Tsarskoïe Selo, cétait hier. Pouchkine représentait à nos yeux notre ancien, notre ami intime, notre idole, et cétait la main dun Français, admis par faveur à servir dans larmée russe, qui avait tranché net cette si belle et si noble vie. Aucune mort, fût-ce celle dun proche, ne nous paraissait plus difficile à accepter que celle-ci. Je me rappelle quau lycée nous marchions sur la pointe des pieds en passant devant la porte de la chambre numéro 14, qui avait été la sienne autrefois. Certes nous savions que cétait le jeune et insignifiant Morozoff qui y couchait maintenant. Mais elle était hantée par le fantôme de lautre. Dans son for intérieur chacun dentre nous enviait lactuel occupant, qui ne méritait pas cette chance. De tous côtés, à présent, on publiait des hommages à Pouchkine, des souvenirs sur Pouchkine, des exégèses de luvre de Pouchkine... La Russie entière était veuve. Néanmoins personne ne ressentait cette perte aussi cruellement que nous. Frais émoulus dune école où nous navions rencontré que son ombre, nous nous considérions comme ses éternels obligés... »
Henri Troyat (1 november 1911 4 maart 2007)
De Franse dichter en schrijver Jean Tardieu werd geboren op 1 november 1903 in Saint German de Joux. Zie ook mijn blog van 1 november 2008 en ook mijn blog van 1 november 2009.
Choeur denfants
Tout ça qui a commencé
il faut bien que ça finisse
la maison zon sous l'orage
le bateau dans le naufrage
le voyageur chez les sauvages.
Ce qui s'est manifesté
il faut que ça disparaisse
feuilles vertes de l'été
espoir jeunesse et beauté
anciennes vérités.
Moralité
Si vous ne voulez rien finir
évitez de rien commencer.
Si vous ne voulez pas mourir,
quelques mois avant dé naître
faites-vous décommander.
Le citadin
Avancez! Reculez ! Arrêtez ! - Des ordres
chuchotés haletants à l'oreille. Obéis !
(Capitaines cachés dans la faim et la soif)
Fuis ! Montre-toi ! Un salut !
Signe tais-toi réponds prends garde !
Que d'ordres venus de partout !
Le soleil ? - La main sur les yeux !
La pluie ? - Courbe le dos !
L'amour qui arrive ? Attention !
Et ces morts en travers du chemin tout à coup !
Chocs et contre-temps de la ville
et de la vie je suis tranquille
seulement si mon souffle et mon pas vous rassemblent.
L'instable est mon repos.
Jean Tardieu (1 november 1903 27 januari 1995)
De Amerikaanse schrijver Stephen Crane werd geboren op 1 november 1871 in Newark, New Jersey. Zie ook mijn blog van 1 november 2008 en ook mijn blog van 1 november 2009.
In Heaven
In heaven,
Some little blades of grass
Stood before God.
"What did you do?"
Then all save one of the little blades
Began eagerly to relate
The merits of their lives.
This one stayed a small way behind,
Ashamed.
Presently, God said,
"And what did you do?"
The little blade answered, "Oh my Lord,
Memory is bitter to me,
For, if I did good deeds,
I know not of them."
Then God, in all His splendor,
Arose from His throne.
"Oh, best little blade of grass!" He said.
In the Desert
In the desert
I saw a creature, naked, bestial,
who, squatting upon the ground,
Held his heart in his hands,
And ate of it.
I said, "Is it good, friend?"
"It is bitter -- bitter," he answered;
"But I like it
Because it is bitter,
And because it is my heart."
Stephen Crane (1 november 1871 - 5 juni 1900)
De Canadese schrijver Jean-Simon DesRochers werd geboren op 1 november 1976 in Montréal, Québec, Canada. Zie ook mijn blog van 2 november 2008.
Uit: La canicule des pauvres
6 h 2 - Humidex : 31 °C
Il reste sept minutes avant la seconde sonnerie. Monique est consciente. Elle sait à quel point la sonnerie du radioréveil de Christian est stridente. Christian à côté qui dort encore, bouche ouverte. Monique reste étendue, les yeux plongés dans la pénombre du minable appartement. Il fait chaud. Tant au-dessus du drap qu'en dessous. Plus que six minutes.
Comme tous les premiers du mois, Monique passera la journée à la réception. Une journée à écouter les excuses des uns, à recevoir les chèques des autres, sauf si les locataires décident de régler avec leur petite monnaie accumulée, roulée en tubes, comme le Marsouin depuis trois mois. Comment il fait pour ramasser autant de pièces sans les boire ? Monique imagine ce boiteux en train de rouler des dollars accumulés au fond d'un contenant d'eau de dix litres. Elle le voit entasser ses piles avec une certaine fierté, s'assurer de rouler l'argent avec les faces placées du même côté. Trois cent cinquante dollars pendant trois mois... mille cinquante pièces dorées roulées en paquets de vingt-cinq... Plus qu'une minute avant la sonnerie. Il n'en a plus pour longtemps avec ce qu'il boit, le Marsouin... comment peut-on arriver à rouler des dollars et se soûler avec de l'alcool à friction... au moins, il paie son loyer... de l'alcool à friction, franchement... ça doit lui brûler l'intérieur, il y a de quoi crever...
Monique tourne les yeux. Voilà un moment que l'heure est bloquée à 6 h 8. Dès qu'elle passera à 6 h 9, Monique pressera le bouton snooze, se lèvera, grattera sa cicatrice sous le sein gauche. Elle tentera de ne pas regarder l'état de l'appartement. Autrement, l'envie de dévisager Christian deviendra insurmontable. Son médecin lui a déconseillé les expressions qui sollicitent trop de muscles faciaux pour la prochaine semaine. Elle doit sourire légèrement, garder les coins de bouche et les sourcils relevés, les narines détendues. Sinon, la douleur pourrait causer de nouvelles migraines. Pas une option pour un premier du mois, surtout avec cette maudite chaleur...
Jean-Simon DesRochers (Montréal, 1 november 1976)
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