De Franse dichter en schrijver Charles Péguy werd geboren op 7 januari 1873 in Orléans. Zie ook alle tags voor Charles Péguy op dit blog.
Uit: Notre jeunesse
« Une mystique peut aller contre toutes les politiques à la fois. Ceux qui apprennent l’histoire ailleurs que dans les polémiques, ceux qui essaient de la suivre dans les réalités, dans la réalité même, savent que c’est en Israël que la famille Dreyfus, que l’affaire Dreyfus naissante, que le dreyfusisme naissant rencontra d’abord les plus vives résistances. La sagesse est aussi une vertu d’Israël. S’il y a les Prophètes, il y a aussi l’Ecclésiaste. Beaucoup disaient à quoi bon. Les sages voyaient surtout qu’on allait soulever un tumulte, instituer un commencement dont on ne verrait peut-être jamais la fin, dont surtout on ne voyait pas quelle serait la fin. Dans les familles, dans le secret des familles on traitait communément de folie cette tentative. Une fois de plus la folie devait l’emporter, dans cette race élue de l’inquiétude. Plus tard, bientôt tous, ou presque tous, marchèrent, parce que quand un prophète a parlé en Israël, tous le haïssent, tous l’admirent, tous le suivent. Cinquante siècles d’épée dans les reins les forcent à marcher. Ils reconnaissent l’épreuve avec un instinct admirable, avec un instinct de cinquante siècles. Ils reconnaissent, ils saluent le coup. C’est encore un coup de Dieu. La ville encore sera prise, le Temple détruit, les femmes emmenées. Une captivité vient, après tant de captivités. De longs convois traîneront dans le désert. Leurs cadavres jalonneront les routes d’Asie. Très bien, ils savent ce que c’est. Ils ceignent leurs reins pour ce nouveau départ. Puisqu’il faut y passer ils y passeront encore. Dieu est dur mais il est Dieu. Il punit, et il soutient. Il mène. Eux qui ont obéi, impunément, à tant de maîtres extérieurs, temporels, ils saluent enfin le maître de la plus rigoureuse servitude, le Prophète, le maître intérieur. »
Charles Péguy (7 januari 1873 – 5 september 1914)
De Amerikaanse schrijfster en anthropologe Zora Neale Hurston werd geboren op 7 januari 1891 in Notasulga, Alabama. Zie ook alle tags voor Zora Neale Hurston op dit blog.
Uit: How It Feels to Be Colored Me
“I am colored but I offer nothing in the way of extenuating circumstances except the fact that I am the only Negro in the United States whose grandfather on the mother's side was not an Indian chief. I remember the very day that I became colored. Up to my thirteenth year I lived in the little Negro town of Eatonville, Florida. It is exclusively a colored town. The only white people I knew passed through the town going to or coming from Orlando. The native whites rode dusty horses, the Northern tourists chugged down the sandy village road in automobiles. The town knew the Southerners and never stopped cane chewing when they passed. But the Northerners were something else again. They were peered at cautiously from behind curtains by the timid. The more venturesome would come out on the porch to watch them go past and got just as much pleasure out of the tourists as the tourists got out of the village. The front porch might seem a daring place for the rest of the town, but it was a gallery seat for me. My favorite place was atop the gate?post. Proscenium box for a born first?nighter. Not only did I enjoy the show, but I didn't mind the actors knowing that I liked it. I usually spoke to them in passing. I'd wave at them and when they returned my salute, I would say something like this: "Howdy?do?well?I?thank?you?where?yougoin'?" Usually automobile or the horse paused at this, and after a queer exchange of compliments, I would probably "go a piece of the way" with them, as we say in farthest Florida. If one of my family happened to come to the front in time to see me, of course negotiations would be rudely broken off. But even so, it is clear that I was the first "welcome?to?ourstate" Floridian, and I hope the Miami Chamber of Commerce will please take notice. During this period, white people differed from colored to me only in that they rode through town and never lived there. They liked to hear me I I speak pieces" and sing and wanted to see me dance the parse?me?la, and gave me generously of their small silver for doing these things, which seemed strange to me for I wanted to do them so much that I needed bribing to stop, only they didn't know it. The colored people gave no dimes. They deplored any joyful tendencies in me, but I was their Zora nevertheless. I belonged to them, to the nearby hotels, to the county?everybody's Zora.”
Zora Neale Hurston (7 januari 1891 – 28 januari 1960)
De Amerikaanse schrijver Robert Cormier werd geboren in Leominster, Massachusetts, op 7 januari 1925. Zie ook alle tags voor Robert Cornier op dit blog.
Uit: The Chocolate War
“His breath went away, like the ball - a terrible stillness pervaded him - and then, at the onset of panic, his breath came back again. His lips sprayed wetness and he was grateful for the sweet cool air that filled his lungs. But when he tried to get up, his body mutinied against movement. He decided the hell with it. He'd go to sleep right here, right out on the fifty yard line, the hell with trying out for the team, screw everything, he was going to sleep, he didn't care anymore-- "Renault!" Ridiculous, someone calling his name. "Renault!" The coach's voice scraped like sandpaper against his ears. He opened his eyes flutteringly. "I'm all right," he said to nobody in particular, or to his father maybe. Or the coach. He was unwilling to abandon this lovely lassitude but he had to, of course. He was sorry to leave the earth, and he was vaguely curious about how he was going to get up, with both legs smashed and his skull battered in. He was astonished to find himself on his feet, intact, bobbing like one of those toy novelties dangling from car windows, but erect. "For Christ's sake," the coach bellowed, his voice juicy with contempt. A spurt of saliva hit Jerry's cheek. Hey, coach, you spit on me, Jerry protested. Stop the spitting, coach. What he said aloud was, "I'm all right, coach," because he was a coward about stuff like that, thinking one thing and saying another, planning one thing and doing another - he had been Peter a thousand times and a thousand cocks had crowed in his lifetime. "How tall are you, Renault?" "Five nine," he gasped, still fighting for breath. "Weight?" "One forty-five," he said, looking the coach straight in the eye. "Soaking wet, I'll bet," the coach said sourly. "What the hell you want to play football for? You need more meat on those bones. What the hell you trying to play quarterback for? You'd make a better end. Maybe."
Robert Cormier (7 januari 1925 – 2 november 2000) Cover
De Franse schrijver, historicus en politicus Max Gallo werd geboren in Nice op 7 januari 1932. Zie ook alle tags voor Max Gallo op dit blog.
Uit:La Route Napoléon
« Mais comment pouvait-on nous oublier, nous, les Villeneuve de Thorenc qui possédions les terres à labour, les pâturages, les oliviers, les châtaigniers, qui louions la ferme sur le plateau de Thorenc et celui de Caille, qui percevions la taille, affermions pour six cents livres par an les moulins, qui pour cent cinquante livres accordions le droit d'avoir dans les maisons un petit four de trois carreaux d'un demi-pied chaque, pour y cuire pâté, galettes et tourteaux, nous qui pouvions exiger la corvée de charrois et à bras, et feu le régisseur Beaussant ne s'en privait pas quand il fallait remplir les réserves de bois, cueillir les olives entre Cabris et Tignet ? Et nous avions bien sûr le droit de chasse et de pêche et même, et Beaussant voulait le remettre en usage régulier, le droit de boucherie et celui de prendre la langue de toutes les bêtes tuées. Nous pouvions prélever une portion des fruits des récoltes et nous avions droit sur les terres incultes et désertes et sur les accrues par alluvions. Le privilége de colombier nous était réservé et nous en possédions un dans l'une des cours du Castellaras de la Tour. Et nous avions dans toutes les églises de notre fief, droit de banc et sépulture au chœur, d'encens et de prière nominale.»
Max Gallo (Nice, 7 januari 1932) Cover
De Franstalige, Catalaanse, schrijver Ludovic Massé werd geboren op 7 januari 1900 in Évol. Zie ook alle tags voor Ludovic Massé op dit blog.
Uit: Les Grégoire. Fumées de village
« La rentrée sentait le moût. Le pressoir banal de Sainte-Marie allait de carrefour en carrefour chanter sa chanson; c’était un cri métallique assez stupide et en même temps assez émouvant, un peu comme le chant du coucou, car l’un annonce l’aurore et l’autre le crépuscule de la belle saison. Il y avait un grand branle-bas de moucherons; on les voyait silencieusement bouillonner au seuil des caves, sur les tas de marc, les treuils ensanglantés. Des hirondelles jaillissaient de partout, rasaient les pavés, les murs, les passants, s’engouffraient dans l’antre violet des celliers, en surgissaient, les ailes étendues comme des gymnasiarques, dans d’immenses renversements pleins d’ivresse. La danse des moucherons semblait à peine contrariée par ces passages prompts et limpides. La rue était pleine de ciel bleu. J‘ai encore du mal à croire qu’il s’agissait d’un vrai massacre. En quelques heures, la salle de classe perdait son caractère des vacances. Mon père remettait en place le mobilier, jusque-là repoussé et entassé dans un coin pour la commodité des évolutions et des jeux; les bancs étaient numérotés à la craie ; certains portaient des traces de réparations toutes fraîches. Il les alignait avec soin, sur quatre rangs dont il mesurait l‘espacement avec les lames du parquet. Robert et moi l‘aidions de tout notre cœur, mais nous ne parvenions jamais a le satisfaire entièrement et le voyions revenir sur une ordonnance dont nous étions fiers. Les murs, blanchis à la chaux, reprenaient leurs tristes parures de cartes et d’images. Les tableaux noirs, descendus de leurs charnières, repeints, et encore tout imprégnés d‘odeur, retournaient dans leurs angles. Toute une austérité oubliée recouvrait ses droits. La bibliothèque scolaire, avec ses étagères encombrées de livres et de brochures, le musée, avec ses casiers bourrés des plus hétéroclites trouvailles, nous occupaient fort. Nous passions des heures a épousseter, à étiqueter, à numéroter les objets les plus divers : charbons, métaux, savons, cuirs, huiles, bouquets désséchés et bruissants d’où s’échappait parfois une graine, céréales et légumes secs taraudés de vers, conservés d'an- née en année, dans des boîtes, des sachets, des fioles."
Ludovic Massé (7 januari 1900 – 24 augustus 1982)
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