De Franse schrijver Raymond Radiguet werd geboren op 18 juni 1903 in Saint-Maur-des-Fossés. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Uit: Le diable au corps
Des élèves comme nous servaient d'appeaux pour en attirer d'autres.
Ma mère me jugeait trop jeune pour aller à Henri-IV. Dans son esprit, cela voulait dire : pour prendre le train. Je restai deux ans à la maison et travaillai seul.
Je me promettais des joies sans bornes, car, réussissant à faire en quatre heures le travail que ne fournissaient pas en deux jours mes anciens condisciples, j'étais libre plus de la moitié du jour. Je me promenais seul au bord de la Marne qui était tellement notre rivière que mes soeurs disaient, en parlant de la Seine, « une Marne ». J'allais même dans le bateau de mon père, malgré sa défense ; mais je ne ramais pas, et sans m'avouer que ma peur n'était pas celle de lui désobéir, mais la peur tout court. Je lisais, couché dans ce bateau. En 1913 et 1914, deux cents livres y passent. Point ce que l'on nomme de mauvais livres, mais plutôt les meilleurs, sinon pour l'esprit, du moins pour le mérite. Aussi, bien plus tard, à l'âge où l'adolescent méprise les livres de la Bibliothèque rose, je pris goût à leur charme enfantin, alors qu'à cette époque je ne les aurais voulu lire pour rien au monde.
Le désavantage de ces récréations alternant avec le travail était de transformer pour moi toute l'année en fausses vacances. Ainsi, mon travail de chaque jour était-il peu de chose, mais, comme, travaillant moins de temps que les autres, je travaillais en plus pendant leurs vacances, ce peu de chose était le bouchon de liège qu'un chat garde toute sa vie au bout de la queue, alors qu'il préférerait sans doute un mois de casserole.
Les vraies vacances approchaient, et je m'en occupais fort peu puisque c'était pour moi le même régime. Le chat regardait toujours le fromage sous la cloche. Mais vint la guerre. Elle brisa la cloche. Les maîtres eurent d'autres chats à fouetter et le chat se réjouit.
A vrai dire, chacun se réjouissait en France. Les enfants, leurs livres de prix sous le bras, se pressaient devant les affiches. Les mauvais élèves profitaient du désarroi des familles.
Nous allions chaque jour, après dîner, à la gare de J..., à deux kilomètres de chez nous, voir passer les trains militaires. Nous emportions des campanules et nous les lancions aux soldats. Des dames en blouse versaient du vin rouge dans les bidons et en répandaient des litres sur le quai jonché de fleurs. Tout cet ensemble me laisse un souvenir de feu d'artifice. Et jamais autant de vin gaspillé, de fleurs mortes. Il fallut pavoiser les fenêtres de notre maison.
Bientôt, nous n'allâmes plus à J.... Mes frères et mes soeurs commençaient d'en vouloir à la guerre, ils la trouvaient longue. Elle leur supprimait le bord de la mer. Habitués à se lever tard, il leur fallait acheter les journaux à six heures. Pauvre distraction ! Mais vers le vingt août, ces jeunes monstres reprennent espoir. Au lieu de quitter la table où les grandes personnes s'attardent, ils y restent pour entendre mon père parler de départ. Sans doute n'y aurait-il plus de moyens de transport. Il faudrait voyager très loin à bicyclette. Mes frères plaisantent ma petite. Les roues de sa bicyclette ont à peine quarante centimètres de diamètre : « On te laissera seule sur la route. » Ma sanglote. Mais quel entrain pour astiquer les machines ! Plus de paresse. Ils proposent de réparer la mienne. Ils se lèvent dès l'aube pour connaître les nouvelles. Tandis que chacun s'étonne, je découvre enfin les mobiles de ce patriotisme : un voyage à bicyclette ! Jusqu'à la mer ! et une mer plus loin, plus jolie que d'habitude. Ils eussent brûlé Paris pour partir plus vite. Ce qui terrifiait l'Europe était devenu leur unique espoir.
Raymond Radiguet (18 juni 1903 12 december 1923)
Portret door Pablo Picasso
De Nederlandse schrijver en dichter Bert (Lambertus Roelof) Schierbeek (1918-1996) werd geboren op 18 juni 1918 in Glanerbrug in Twente. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
gelachen hebben we...
maar we zouden niet vergeten dat we hebben gelachen, gelachen hebben we veel en dat zal ik niet vergeten want we hebben gelachen en veel hè? en dat zullen we nooit vergeten om- dat we zoveel gelachen hebben en dat niet vergeten gvd wat hebben we gelachen en niet en nooit vergeten dat we zo hebben gelachen omdat we samen waren en zoveel gelachen hebben dat we het nooit zullen vergeten
De wind
De wind doet wat ie wil als de wind waait (en het waait altijd als er wind is) bewegen de toppen van de bomen zodat je uit de verte de wind al kunt zien
de wind is altijd bezig kent geen rust
soms is hij vliegende storm rukt bomen uit de grond daken van het huis breekt dijken doet schepen vergaan is overstroming en verderf overal
maar meestal is de wind rustig laat molens draaien die het graan malen tot meel voor de bakker die ons er brood van bakt of zaagt hout bomen tot planken of bemaalt een gebied en regelt de waterhuishouding maalt van sloot in boezem of van boezem in sloot soms is de wind een briesje ter verkoeling in de hete zomer soms strijkt zij over het water de rimpels in het gezicht van de hemel glad ook waait hij wel als een frisse wind door een zaak soms verstopt de wind zich in de mens die zich dan zoals hij zegt
voel dan het geluid als de wind vlucht en de lucht klieft om dat tuig dat zich grommend opricht en vliegt
Bert Schierbeek (18 juni 1918- 9 juni 1996)
De Russische schrijver Ivan Aleksandrovitsj Gontsjarov werd geboren op 18 juni 1812 in Simbirsk als zoon van een graanhandelaar. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
Uit: Oblomov
Ilya Ilyich Oblomov was lying in bed one morning in his flat in Gorokhovaya Street in one of those large houses which have as many inhabitants as a country town.
He was a man of about thirty-two or three, of medium height and pleasant appearance, with dark grey eyes, but with a total absence of any definite idea, any concentration, in his features. Thoughts promenaded freely all over his face, fluttered about in his eyes, reposed on his half-parted lips, concealed themselves in the furrows of his brow and then vanished completelyand it was at such moments that an expression of serene unconcern spread all over his face. This unconcern passed from his face into the contours of his body and even into the folds of his dressing-gown.
Occasionally a sombre look of something like fatigue or boredom crept into his eyes; but neither fatigue nor boredom could banish for a moment the mildness which was the predominant and fundamental expression not only of his face but of his whole soul, so serenely and unashamedly reflected in his eyes, his smile and every movement of his head and hands. A cold and superficial observer, casting a passing glance at Oblomov, would have said: A good-natured fellow, Ill be bound, a simpleton! A more thoughtful and sympathetic man, after a long scrutiny of his face, would have walked away with a smile, full of pleasant thoughts.
Oblomovs complexion was not ruddy, nor dark, nor particularly pale, but rather nondescript, or seemed to be so because he had grown so fat and flabbywhich was unusual for a man of his agewhether because of lack of exercise, or fresh air, or both, it is difficult to say. Generally speaking, his body, if one were to judge by the dull and excessively white colour of his neck, his small, chubby hands, and his soft shoulders, seemed too effeminate for a man.
Ivan Gontsjarov (18 juni 1812 - 27 september 1891)
De Amerikaanse schrijver Richard Powers werd geboren op 18 juni 1957 in Evanston, Illinois. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
Uit: Three Farmers on Their Way to a Dance
I Outfit Myself for a Trip to Saint Ives
Cats, kits, sacks, wives: how many were going to St. Ives?
For a third of a century, I got by nicely without Detroit. First off, I don't do well in cars and have never owned one. The smell of anything faintly resembling car seats gives me motion sickness. That alone had always ranked Motor City a solid third from bottom of American Cities I'd Like to See. I always rely on scenery to deaden the inconvenience of travel, and "Detroit scenery" seemed as self-contradictory as "movie actress," "benign cancer," "gentlemen of the press,"' or "American Diplomacy." For my entire conscious life I'd successfully ignored the city. But one day two years ago, Detroit ambushed me before I could get out of its way.
The Early Riser out of Chicago dropped me off alongside Grand Trunk Station, a magnificent building baptized in marble but now lying buried in plywood. I lugged my bag-and-a-half into the terminal, a public semi darkness stinking of urine and history. Subpoenaed relatives met their arriving parties under the glow of a loudspeaker that issued familiar, reassuring tunes.
One hundred years ago, the Grand Trunk must have quickened pulses. Pillars of American Municipal balanced a fifty-foot vault on elaborate Corinthian capitals: America copying England copying France copying Rome copying the Greeks. A copper dome with ceramic floral trim bore the obligatory inscriptions from Cicero and Bill Taft. Now the station's opulence left it a mausoleum, empty except for the Early Riser executives who threaded the rotunda in single file.
Richard Powers (Evanston, 18 juni 1957)
De Engelse dichter Geoffrey Hill werd geboren op 18 juni 1932 in Bromsgrove, Worcestershire. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
September Song
born 19.6.32 - deported 24.9.42
Undesirable you may have been, untouchable you were not. Not forgotten or passed over at the proper time.
As estimated, you died. Things marched, sufficient, to that end. Just so much Zyklon and leather, patented terror, so many routine cries.
(I have made an elegy for myself it is true)
September fattens on vines. Roses flake from the wall. The smoke of harmless fires drifts to my eyes.
This is plenty. This is more than enough.
Mercian Hymns I
King of the perennial holly-groves, the riven sandstone: overlord of the M5: architect of the historic rampart and ditch, the citadel at Tamworth, the summer hermitage in Holy Cross: guardian of the Welsh Bridge and the Iron Bridge: contractor to the desirable new estates: saltmaster: money-changer: commissioner for oaths: martyrologist: the friend of Charlemagne.
'I liked that,' said Offa, 'sing it again.'
Geoffrey Hill (Bromsgrove, 18 juni 1932)
De Vlaamse schrijver dichter, vertaler en scenarist Anton van Wilderode (pseudoniem van Cyriel Paul Coupé werd geboren in Moerbeke op 18 juni 1918. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
Antwerpen
De overzet van toen. Wij stonden buiten geschoord tegen de stoten van de stroming waarop de scherven van koel zonlicht sneeuwden en meeuwen krijsend in het schuimspog vielen. Wij proefden zout en zee op onze lippen. Het dak ging op en neer, vooruitgedreven als een zelfstandig wezen door zijn zwaarte.
Het land achter de rug, de kade tegen en de beschutting van getroste schepen waaruit al wangeluiden hoorbaar waren, ratel van kettingen en stalen kabels. Een flard muziek en klapperende vlaggen riepen vermoedens op en dadelijk heimwee naar niemands nieverslanden in de verte.
Guido Gezelle
Ik nog een knaap en nog zonder verleden toen ik Dien avond en die Rooze las gelijk men brieven leest soms of gebeden.
Ook weet ik scherp en helder hoe het was: de leraar rechtop achter de katheder, de harde bank in de poësisklas,
de leerlingen die deden wat zij deden, de tuin nog raadbaar achter marmerglas, namiddaguren glijdend en vergleden.
Ik zag de roos rood op een jongensjas in een gebaar van vriendschap weggegeven dat poëzie en onverwelkbaar was.
Een dorp
Een dorp onveranderd gebleven als een dorp dat niet meer bestaat.
Wie hier door de zomerzon gaat vindt zeven dagen op zeven de slaap van een eerder leven.
De klok in de kerktoren slaat. De tijd geeft alarm maar slechts even. Dan wordt hij weer opgeheven.
En nergens komt iemand te laat.
Anton van Wilderode (18 juni 1918 - 15 juni 1998)
De Duitse schrijfster Utta Danella (eig.Utta Denneler) werd geboren op 18 juni 1924 in Berlijn. Zie ook mijn blog van 18 juni 2007.
Uit: Die andere Eva
Schließlich zog Georg Seebacher, gerade zweiundzwanzig Jahre alt, zu Hause aus und lebte fortan in einer Kommune. Allerdings nicht lange, denn er war nun mal an ein großes, wohleingerichtetes Haus gewöhnt. Unglücklicherweise hatte er in der Kommune etwas gelernt, was die Eltern von den Weltverbesserern eigentlich nicht erwartet hatten: Er wurde ein Spieler. Mit Pokern hatte es angefangen, bald ging er ins Spielcasino. Das Studium beendete er nie, einen Beruf erlernte er nicht, Vaters Firma war nur als Geldquelle von Interesse. Und da er natürlich selten gewann, meistens verlor, hatte er Schulden. Er gab ungedeckte Schecks aus, verschwand klammheimlich aus Hotels, ohne zu zahlen, und da er sich immer auf die Firma Seebacher berief, blieb Franz nichts anderes übrig, als zu zahlen. Nebenbei liefen immer noch ausreichend Frauengeschichten, denn der gutaussehende Schorschi war in seinen Kreisen sehr beliebt. Man lieh ihm bereitwillig Geld, natürlich um den lukrativen Vater wissend, ab und zu hielten ihn auch Frauen aus.
Utta Danella (Berlijn, 18 juni 1924)
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